Lorsque Philippe Curval, auteur incontournable de la SF française, sort de la littérature de genre pour s’attaquer au récit autobiographique, il est difficile de savoir où commence la réalité, où s’arrête la fiction. Aussi, Philippe Curval ou Vincent Colas, le personnage de ce livre traverse ou presque le XXème siècle et, dans ce roman d’apprentissage, l’un ou l’autre découvre les choses de la vie, se voit initié aux plaisirs et aux douleurs de l’amour et à l’appel de la littérature.
Ce livre assez classique, puissant récit d’une enfance compliquée, est basé sur une jolie allégorie, celle de l’aviateur et des vies rêvées d’un personnage tourmenté. La recherche de soi, les mauvaises rencontres, les milieux marginaux, une relation filiale houleuse et une fréquentation toute particulière des librairies sont autant de raisons de mal tourner. L’aviateur se cherche, vole des livres et finit logiquement par se trouver dans ceux qu’il lit, ceux qu’il écrit.
C’est l’occasion pour Philippe Curval d’écrire quelques très belles pages sur la littérature, ce monde dans lequel tout est permis, dans lequel se mêlent fantasmes et réalité. Cette histoire est au final celle de la révélation qui accompagne sa découverte.