Faire taire la gêne mal placée

Par Julielitaulit

Dans cet article, je vous parle de ma prise de conscience majeure en 2016 et je vous dis plein de choses personnelles que je ne pensais pas dire sur les internets un jour.

Lorsque j'ai lancé le blogue en 2015, je voulais mettre la cause de l'alphabétisation de l'avant. Je ne voulais pas être la vedette. Je voulais que la cause soit la vedette. Je n'habitais pas mon blogue. Je ne l'incarnais pas. Lentement mais sûrement, j'ai commencé à en parler plus, mais j'avais souvent l'impression de me vanter.

Entendre ou lire "Wow, c'est hot ce que tu fais Julie!" me rendait profondément mal à l'aise. Et ça me rend encore mal à l'aise.

Je n'ai pas démarré ce blogue pour qu'on me dise que c'est hot ce que je fais. Je le fais pour faire ma part, pour changer les choses, pour changer le monde à la hauteur de ce que je peux faire.

Si c'était juste de moi, mon blogue serait anonyme. Ça m'éviterait d'être parfois le centre d'attention. Sauf que, j'ai compris que pour adhérer à une cause, les gens ont besoin de s'identifier à une personne.

Ça m'a amené à me voir comme une porte-parole de mon blogue. Ce n'est pas parfaitement confortable, mais c'est plus accessible. J'ai commencé à être sur des photos que j'utilise pour le blogue (merci à Alice de m'avoir rendue à l'aise, ce qui n'est pas une mince tâche!). J'ai commencé à partager d'où je viens et pourquoi je suis ce que je suis. J'ai fait quelques textes que j'ai eu super méga peur de publier parce que je les trouvais intimes (comme le texte que vous lisez en ce moment).

Faire taire la gêne mal placée

J'ai entendu et vu plein de beaux projets cette année. Certains ont eu une visibilité que j'aimerais avoir pour mon blogue. La différence majeure entre ces projets et le mien? Leurs auteurs ne se cachent pas!

Comprenez-moi bien : je ne suis pas jalouse de leurs succès et je ne pense pas que mon blogue est plus meilleur que tous les autres. Vraiment pas!

Ma prise de conscience est que je n'ai pas pensé une seule seconde que les auteurs de ces projets sont opportunistes ou vantards. Je trouve que ces projets sont hot!

C'est tellement plus facile de mettre en valeur les autres que de parler de soi. Je me sens souvent maladroite quand je parle de ce que je fais. J'ai évité de parler de plusieurs choses cette année, parce que je ne voulais pas être le centre d'attention.

  • Pour le 50e anniversaire de la Journée internationale de l'alphabétisation le 8 septembre, j'ai donné plus de 50 livres dans des boites à livres et dans des cafés. Discrètement. Sans faire de vagues. Je savais que je faisais une bonne chose et ça me suffisait. Sauf que ça ne suffit pas pour faire grandir le blogue et la cause.
  • Vous saviez que j'ai été libraire d'un jour le #12août? J'en ai parlé lorsque je l'ai su. J'en ai parlé le jour J et un peu avant. Jusque-là, ça allait bien. Je parlais du #12août, d'une chouette librairie indépendante (allô la Librairie Morency) et d'extraordinaires livres québécois. Mais quand est arrivé le moment d'en faire le bilan pour vous le présenter, j'ai été trop gênée pour le publier. Et quelques semaines plus tard, je me suis donnée comme (mauvaise) excuse qu'il était trop tard pour en parler. J'étais tellement gênée que je n'ai pas saisi l'opportunité d'exprimer le maximum de gratitude pour cette journée unique!

Est-ce que j'ai l'impression de me vanter et tout l'kit en vous disant tout ça? Oh que oui! Mais cette gêne n'a pas lieu d'être.

Pour 2017, je veux continuer de sortir de ma zone de confort et de faire taire cette gêne mal placée. Je veux accepter les demandes d'entrevue, même si ça me gêne. Je veux même oser faire les premiers pas vers les médias. Je veux jouer pleinement mon rôle de porte-parole pour Julie lit au lit / La lectrice philanthrope.

Et vous, parlez-vous de vos bons coups? Préférez-vous parler de ceux des autres? Avez-vous des trucs pour que je devienne plus grande en 2017?

En terminant, voici quelques articles intéressants sur le syndrome de l'imposteur :

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