Les Délices de Tokyo, de Durian Sukegawa

Par Mahochita

« Oui. Celui qui lui avait continuellement susurré, toi, tu aurais mieux fait de ne pas naître… Celui qui avait mené la danse… c’était Dieu. »

 Genre : Contemporain
 Nationalité : Japonais
 Traduction : Myriam Dartois-Ako
 Date de publication : 2016
 Éditeur : A vue d’oeil

Note :      


Résumé :

« Écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vielle dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges dont sont fourrés les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle est apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager.


Mon avis :

Certains auteurs ont cette capacité de vous toucher profondément avec de simples mots. Ils vous transportent au loin, dans des pays fascinants. Durian Sukegawa en fait indéniablement partie. Gourmandise, poésie et témoignage poignant sont au rendez-vous, pour un moment de lecture de toute beauté. Que ce soit les personnages, et tout spécialement Tokue, ou l’intrigue, avec cette fin magnifique, j’ai tout aimé, sans exception. Mon seul regret, qui au final n’en est pas un, et que j’en veux plus. Les personnages sont touchants et cruellement réalistes. On s’attache tout de suite à eux et la fin n’en est que plus belle. Ils ont chacun une histoire, avec des joies et des peines, mais loin d’être un roman sur le désespoir, c’est au contraire un hymne à l’avenir, à la vie plein d’espoir. Une belle harmonie règne entre les personnages et l’intrigue se déroule sans encombres sous nos yeux. Sans que l’on s’en rende vraiment compte, on en apprend plus sur la maladie de Hansen et sur la condition des malades durant l’épidémie au Japon. Un peu de culture, saupoudré d’une délicate couche de poésie, que demander de plus ? Les pages défilent avec délice, on ne voit pas le temps passer. Je sais que je l’ai déjà dit mais la fin est tout simplement sublime, émouvante à souhait sans être déprimante.

Croyez-moi quand je vous dis que ce roman se déguste avec plaisir, c’est tout simplement un pur régal. Maintenant, je crois que je vais regarder son adaptation, en espérant retrouver cette atmosphère si agréable et si pleine de douceur. Je croise les doigts !

En attendant, je vous souhaite à tous et à toutes de belles lectures !

Bises à vous mes petits bouquineurs !


 L’auteur :

Né à Tokyo en 1962, Durian Sukegawa est poète, écrivain et clown, diplômé de philosophie et de l’École de pâtisserie du Japon. Après une carrière de scénariste, il fonde en 1990 la Société des poètes qui hurlent, dont les performances alliant lecture de poèmes et musique punk défraient la chronique. De 1995 à 2000, il anime sur les ondes d’une radio nationale une émission nocturne plébiscitée par les collégiens et les lycéens.

Il est l’auteur de nombreux romans et essais. Les délices de Tokyo est son premier livre traduit en français.