Au cours de ma licence de lettres, j’étais amenée à lire une série de livres sur Auschwitz, le génocide au Rwanda et les goulags en Russie. J’ai décidé de regrouper certains livres qui permettent d’envisager différents aspects de chaque thème.
Pour ce premier cycle, j’ai regroupé un livre de Primo Levi, Les naufragés et les rescapés avec une bande dessinée d’Art Spiegelman, Maus.
Le livre de Primo Levi présente une série d’interrogations à la suite de son témoignage. Il s’agit d’une réflexion sur ce qui s’est passé. De manière intéressante pour notre époque, il rappelle que si on peut se demander pourquoi les déportés ont accepté leur situation, et pourquoi ils ne se sont pas révoltés, ces déportés n’avaient même pas le loisir ni l’énergie pour envisager une quelconque action de révolte. Et ceux qui l’ont fait n’ont pas vécu assez longtemps pour en discuter.
Dans le cadre de Maus, la bande dessinée présente les juifs comme des souris. Je dois tout d’abord signaler que n’étant pas moi-même observatrice, j’avais du mal à distinguer les différents personnages. De plus, je n’aime pas particulièrement le support bande dessinée ce qui est totalement subjectif de ma part. Tout cela pour dire que j’étais moins touchée par les témoignages de Spiegelman que par ceux de Primo Levi en raison du support. Les situations des deux écrivains sont différentes: Primo Levi, en tant que juif italien, est déporté à Auschwitz et se retrouve confronté dans un pays avec une autre langue et devant se battre au sein de règles différentes. La problématique de l’incompréhension linguistique est souvent évoquée et cruciale dans son témoignage.
Pour Maus, il s’agit de juifs polonais dont la situation se dégrade au fur et à mesure des années et des nouvelles lois, on ressent l’étau qui se resserre autour de ces juifs et cette escalade dans la violence et l’antisémitisme est bien décrite. Le point de vue intérieur au régime nazi est poignant au-delà d’Autschwitz et rend bien compte de l’isolement des juifs à l’intérieur du régime.
Bref, entre une bande dessinée et une réflexion sur la Shoah, les différents points de vue permettent de se rendre mieux compte des différentes problématiques et des différentes situations.