Le bon fils - Steve Weddle

Le bon fils - Steve Weddle Le fin fond de l’Arkansas, Roy y revient après dix ans de taule. Personne n’a oublié ce qui l’a envoyé derrière les barreaux. Personne n’est décidé à lui pardonner. Roy trouve refuge chez sa grand-mère. Il est prêt à se racheter une conduite, prêt à tout faire pour ne pas replonger. Mais en dix ans le bled paumé où il a grandi a bien changé. La crise a laissé des traces, la misère gagne du terrain chaque jour, les drogues et l’alcool font des ravages et chacun tente de s’en sortir comme il peut, quitte à dangereusement flirter avec l’illégalité. Et Roy, malgré ses bonnes intentions, ne va pas faire exception à la règle.
Un roman qui déstabilise. Sa construction décousue m’a d’abord fait penser à un recueil de nouvelles. Le lieu reste en permanence le même, on retrouve des personnages d’un chapitre à l’autre et Roy fait le lien entre des textes de prime abord disparates. Au final la cohérence est bien là mais il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Pour le coup, il vaut mieux l’avaler d’une traite plutôt que de morceler la lecture afin de ne pas perdre le fil.
 La narration est donc ambitieuse mais elle demande de l’attention.  C’est sans doute ce qui à péché me concernant,  je n’ai pas su me rendre suffisamment disponible pour profiter d’une histoire dans laquelle j’ai peiné à me plonger totalement. Et puis je dois me rendre à l’évidence, j’ai trop lu de romans se déroulant dans l’Amérique rurale dernièrement (Viens avec moi, Corrosion, Les maraudeurs, Pottsville, Là où les lumières se perdent),  j’y retrouve toujours les mêmes ambiances et les mêmes types de personnages, voire d’intrigues, ce qui à la longue devient lassant. Clairement, ce n’était pas le bon moment pour déguster ce Bon fils dans les meilleures conditions. Impossible cela dit de nier que ce premier roman est pétri de qualités. D’ailleurs le tout premier chapitre, isolé du reste, ferait une nouvelle absolument sublime.
Le bon fils de Steve Weddle. Gallmeister, 2016. 215 pages. 20,00 euros.