Perversion humaine et satire de la police
Si ce roman n'a rien d'inattendu, il n'en est pas moins remarquable quant à sa thématique originale : la perversion est abordée sous un angle nouveau, trop peu exploité dans le genre.
Un personnage qui croit aimer, mais qui n'aime que lui, l'autre devenant simplement le reflet de ses désirs. L'amour s'arrête là où commence l'emprise malsaine de l'un sur l'autre.
Le lecteur va découvrir jusqu'où peut aller un esprit malheureux. Esprit malheureux ou bien torturé ? C'est là toute la question que pose cette intrigue. John est-il cet homme détruit par la mort de sa femme et de ses enfants ? Ou est-il celui qui a provoqué tout ce malheur autour de lui ?
L'auteure nous surprend également pour son habile satire de la police. Elle va subtilement mettre au parfum son lecteur quand elle lui présentera un lieutenant et un commissaire en charge d'une certaine affaire : Laudy et Harrel. Oh ? Ces noms vous parlent étrangement ? Une belle paire que ces deux-là... Tout à cette image comique donnant un rôle bien peu reluisant à la police, l'enquête va prendre une tournure grotesque où leur responsabilité sera bien engagée...
Cette étrange satire mêlée à cette ambiance si sombre donne un résultat détonnant : le lecteur ne sait plus à quel saint se vouer. Où l'auteure veut-elle l'emmener ?
Une intrigue et des personnages intéressants
La trame avait un grand potentiel, mais j'ai trouvé que l'auteure jouait un peu trop sur les hasards de la vie ce qui rendait les résolutions des problèmes rencontrés par le protagoniste si simples ! Il y avait vraiment trop d'improbabilités à mon goût, mais bon ce roman porte bien son nom après tout...
Le personnage principal est très recherché et approfondi , j'ai aimé ce choix qu'a fait l'auteure, dommage qu'il perde un peu de sa consistance à la fin du roman. Encore une fois l'auteure nous fait poser des questions suite à ce nouveau tournant. Était-il ce que l'auteure nous a fait croire pendant tout le roman ? Ou finalement n'était-il que la moitié de ce que l'on croyait ? Difficile de s'y retrouver, le doute planant encore à la fin.
J'ai beaucoup aimé le final même si encore une fois, il m'a manqué le twist final que je recherche tant dans les thrillers. Il nous montre à quel point un enfant peut aimer ses parents malgré leurs agissements... Je regrette juste les quelques interrogations encore présentes après avoir refermé ce livre.
Véronique d'Anthonay signe ici un bon thriller oppressant alliant machiavélisme et folie. Je vous recommande.
Merci à la maison d'édition pour l'envoi de ce service-presse.
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