Se broyant les mains dans un accident de train, monsieur Orlac, musicien, pourrait bien y laisser également sa carrière, son avenir et sa santé mentale. La guérison de ses mains, son salut, est entre celles du docteur Cerral. En confiant à cet homme le sort de son mari brisé, Madame Orlac ignore que ce médecin, aussi génial que controversé, confond parfois ses patients avec les sujets de ses folles expériences.
Dans ce roman, basé sur une imagination foisonnante, un sens aiguisé de l’extrapolation médicale, l’auteur du génial L’homme truqué voit les choses en grand. Son livre mêle intrigue policière, merveilleux scientifique, réflexion sur les sciences occultes, les limites de la médecine et celles de l’insanité. Le problème, c’est qu’à vouloir toucher à tous ces sujets, il finit par beaucoup trop se disperser. N’aurait-il pas gagné en faisant un choix dans ses thématiques et en se concentrant sur le filon de départ, celui du savant fou ? De la même manière, Les mains d’Orlac est un roman désuet à la langue joliment surannée mais dans lequel Maurice Renard se perd souvent en envolées lyriques.
Au final, que ce soit pour le fond ou pour la forme, disons que le roman est daté, c’est probablement ce qui fait son charme, et qu’il a les défauts de ses qualités. Ce que j’en retiens, c’est que malgré ses faiblesses, j’y ai passé un bon moment et que je vais rester sur ses mérites.