Pir réfléchi
La jeune fille à la plume est une lecture commune pour le club de lecture.
Londres, 17ème siècle. Meg adore lire et, par-dessus tout, écrire. Elle aide son père à tenir la librairie de L’Etoile. Celui-ci l’autorise à consacrer du temps à la lecture mais, parce qu’il sait qu’elle prend aussi la plume, lui interdit de partager ses écrits. Sa fille est une femme et les femmes n’écrivent pas ! Peu importe leur talent. Un jour, elle reçoit la visite d’Edward, un garçon qu’elle connaît depuis toujours ou presque. Il s’apprête à partir pour l’Italie mais vient tout d’abord lui avouer ses sentiments amoureux. Quand il lui demande si elle souhaite qu’il lui rapporte un souvenir de son voyage, Meg lui rétorque qu’elle préfèrerait qu’il se fasse enlever par des pirates pour pouvoir mettre ensuite ses aventures sur papier. Quand Edward se fait réellement capturer, Meg se sent coupable et met tout en œuvre pour payer la rançon.
Durant l’absence d’Edward, Meg se rapproche de Will, l’apprenti de son père. Mais Will, bien qu’apparemment ouvert d’esprit, reste trop attaché à tout ce qu’on lui a enseigné. Autour de la jeune femme, gravitent aussi sa belle-mère, qui vient de mettre au monde son énième enfant et qui a appris à aimer son époux, et Anne, la meilleure amie de Meg, qui vient de faire un mariage de convenance et qui est malheureuse. Que de matière pour réfléchir aux choix à faire pour l’avenir. La jeune fille à la plume est une romance historique qui expose parfaitement une époque, ses traditions, ses mœurs et qui a pour personnage principal une femme qui n’est pas prête à rentrer dans le moule choisi pour elle. D’ailleurs, sa situation la force parfois à avoir des paroles relativement cruelles. Il est vrai que son quotidien, très bien décrit, permet de comprendre combien elle se sent intellectuellement menacée.
La rébellion de Meg, alliée à sa recherche de la bonne personne à épouser, permet à l’auteur de décrire les rues londoniennes, d’évoquer les tâches domestiques, la gestion d’une librairie et l’édition des livres sous le règne de Charles II. De nombreuses références littéraires ou théâtrales sont glissées dans le texte. Si le récit de Katherine Sturtevant souffre de quelques passages didactiques et de chapitres un peu longs pour le lectorat visé, il reste fluide et riche en éléments historiques, de l’Angleterre à Alger. Le triangle amoureux n’est pas niais et plusieurs thèmes de réflexions sur la condition de la femme apparaissent. La lecture, aussi classique soit-elle, est donc bien agréable et intéressante.
Présentation de l’éditeur :
Londres, 1680. Meg, 16 ans, est passionnée par les livres et adore écrire. Elle a la chance de vivre « au centre du monde », à Londres, qui plus est dans la librairie de son père, aussi éditeur, où défilent les intellectuels de l’époque. Cependant son père refuse de la laisser retravailler les manuscrits. Selon lui, une femme ne saurait prendre la plume, elle doit avant tout se marier. Un jour, Meg reçoit la visite d’Edward, le frère de son amie Anne. II vient lui déclarer sa flamme avant de partir pour l’Italie. Et alors qu’il propose de lui rapporter un souvenir, Meg se moque de lui, en rétorquant que le plus beau cadeau serait qu’il soit capturé par des pirates et qu’elle puisse écrire le récit de ses aventures. Et c’est ce qui arrive! Meg, terrifiée par le pouvoir des mots, se sent atrocement coupable. Elle met sa plume à contribution et lance une campagne pour essayer de rassembler l’argent de la rançon… ayx