Cette nuit, je me suis réveillée en sursaut en réalisant que j'avais complètement oublié de faire le bilan de Décembre 2016. Réalisant que je n'avais de toute façon pas énormément lu pendant ce mois, à part pendant la dernière semaine comme dans un dernier sursaut, je me suis dit qu'on s'en tapait finalement.
Donc, Le Livre des Baltimore, offert en même temps que ma nouvelle liseuse à Noël (vous connaissez ma liseuse ? Elle est belle, hein), m'a sortie de ma petite panne de lecture dans laquelle je naviguais depuis quelques semaines. Merci M. Dicker.
Synopsis
Marcus Goldman, un jeune auteur à succès depuis son premier roman, quitte New-York pour Bota Racon, quartier huppé de Floride, après la mort de son oncle Saul Goldman. Par un curieux hasard, il retrouve son amour de jeunesse Alexandra, devenue entre temps une star de la chanson, qu'il avait quitté douloureusement quelques années plus tôt. Les souvenirs du passé ressurgissent et Marcus décide alors d'écrire un roman pour raconter le Drame qui frappa la famille de son oncle bien aimé : les Goldman de Baltimore. Marcus venant de la branche des Montclair, famille de la classe moyenne, a toujours admiré les Baltimore, famille aisée, flamboyante et généreuse, constituée de Saul l'oncle avocat à la grande réputation, de Tante Anita médecin et maman dévouée, ainsi que de ses cousins Hillel et Woody, gamin des rues adopté par les Baltimore. Marcus retrace son enfance à travers celle de ses cousins, façon Goonies, tous trois liés par une amitié indéfectible et où les vacances dans la villa en Floride et les Noël à Baltimore étaient autant de prétexte pour des épopées enfantines. Jusqu'au jour où l'équilibre parfait se fissure lentement et que le Drame survienne.
Alors, verdict ?
Depuis La vérité sur l'affaire Harry Québert que j'avais beaucoup aimé malgré ses nombreux défauts, je reste assez soufflée par le style de Joel Dicker. C'est horriblement mal écrit, nan c'est vrai il écrit comme un sagouin, mais ses histoires se révèlent toujours d'un charme fou et on se prend au jeu jusqu'à ne plus lâcher le roman.
Ainsi comme pour son premier roman, les 200 premières pages ont été un peu pénibles pour moi. Joël Dicker a cette manie de tourner au tour du pot pendant une bonne partie du roman jusqu'à ce qu'enfin la magie opère. Ici, Le Livre des Baltimore n'échappe pas à la règle et franchement je me suis bien vu abandonner le livre. Il faut dire qu'avant que tu ne sois pris dans la tourmente de l'histoire accrocheuse, tu dois te taper une narration bancale, un style plat, des clichés monumentales et l'alter ego de l'auteur, Marcus Goldman, un poil agaçant. En fait tous les personnages sont relativement agaçants dans le roman, quoique sauvés par moment par une certaine tendresse qu'on ne peut s'empêcher d'éprouver.
Avec son goût immodéré pour les cliffhangers à chaque fin de chapitre (qui deviennent vite insupportables) et les dialogues longs et parfois inutiles (de l'ordre du " passe moi le sel ", " tu veux une bière ", " comment s'est passé ta journée ? Bien ? Super. "), le style de Dicker paraît souvent superficiel. On sent bien qu'il écrit comme s'il retranscrivait le film qu'il s'est fait dans sa tête et du coup la qualité narrative s'en trouve diminué.
Et pourtant.
Malgré tout ces défauts qui m'ont horripilée, l'histoire en elle-même est terriblement addictive, car dès que l'on commence à comprendre le drame qui s'est joué dans cette famille quasi parfaite, on se retrouve complètement happé. Ça peut paraître tiré par les cheveux et les ficelles un peu trop grosses pour qu'elles soient crédibles, mais ça marche. Oui j'ai été émue mes lapins, oui j'ai failli sentir une petite larme coulée sur ma joue rebondie. Oui, c'est très mélodramatique façon " sortez les violons s'il vous plaît ", mais je n'ai pas pu m'empêcher d'être véritablement touchée par l'histoire que l'on me contait.
Avec des thèmes comme les regrets et la nostalgie d'un paradis perdu qu'est l'enfance, ainsi que l'amitié infaillible et aveugle dont seuls les enfants sont capable d'avoir, persuadés qu'elle durera éternellement, Le Livre des Baltimore arrive plutôt bien à trouver une résonance en chacun de nous. Je ne démords pas, cependant, sur le fait que Dicker devrait écrire pour le cinéma. Son style s'y prête totalement et d'ailleurs, d'après ce que j'ai pu lire dans ses interviews, son appel du pied à Hollywood n'est pas une illusion. Si on murmure qu'une prochaine adaptation ciné pourrait se faire, Dicker a émis le souhait que Ryan Gosling tienne le rôle de son alter ego littéraire Marcus Goldman. Ben tiens, mon cochon, autant se faire plèze, hein.