L’une de mes résolutions « lecture » pour cette année 2017, c’est de lire davantage de littérature pour la jeunesse. Rien d’étonnant alors au fait que ma première chronique de l’année s’oriente vers un roman pour ados : Les belles vies, de Benoît Minville, aux éditions Sarbacane (octobre 2016). Je connaissais l’auteur comme écrivain de polars, mais j’ignorais jusque là cette autre facette de son travail d’écrivain…
Vasco et Djib, deux adolescents de la région parisienne, atterrissent pour l’été en plein cœur de la campagne profonde nivernaise, après un dérapage de trop, une énième bagarre. Envoyés en pension dans une famille accueillant des enfants de la DDASS, leurs parents espèrent ainsi les voir faire preuve de plus de maturité à l’issue de ces deux mois d’été. Fraîchement débarqués à Passy chez « Tata » et « Tonton », les deux amis feront la connaissance de Chloé, Dylan, Jessica, et d’autres enfants, qui ont chacun leur histoire, un parcours de vie cabossé. C’est un été qui s’annonce riche en expériences et en enseignements pour les deux garçons, un « choc des cultures« , sans aucun doute.
Pour tout vous avouer, ce qui a dans un premier temps attiré mon attention, c’est le fait que cette histoire se passe dans la Nièvre. Oui, ça devrait forcément me parler, vu que je connais plutôt bien l’endroit pour y habiter. J’étais curieuse de voir comment Benoît Minville percevait la région. Même si je ne suis pas moi-même au fin fond de la Nièvre, comme dans le roman, mais plutôt éloignée de l’endroit où se déroule l’histoire, j’ai retrouvé, à travers les descriptions de l’auteur, une atmosphère familière propre à la vie en milieu rural. Sans clichés, sans grossir le trait. Une ambiance facile à se représenter, ce qui ajoute à l’attractivité ressentie pour ce roman, qui parlera aisément à celui / celle qui connaît.
Mais au-delà de ça, le fond même de l’histoire m’intéressait, curieuse de suivre la trajectoire de ces deux banlieusards que sont Djib et Vasco. Amenés ici à leurs dépens pour retaper une grange, le séjour prend au fil des jours des allures de vraies vacances et de colonie, entourés par la joyeuse troupe de Passy. Rien d’idyllique cependant, chacun doit apprendre à s’apprivoiser, composer avec les failles, les forces, les faiblesses de chacun. Chaque membre de cette famille « de cœur » a son passé, son histoire. Le lecteur assiste, silencieux, aux premiers émois, aux doutes, à l’évolution des personnages sur le chemin de la maturité. A l’aide de tous ces destins heurtés par la vie, Benoît Minville nous livre une histoire pleine de tendresse et de sincérité, sans pour autant enjoliver les difficultés que réserve parfois l’existence dès le plus jeune âge… Un roman touchant et sans faux-semblants.