Sur ma peau, de Gillian Flynn, traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Barbaste, Livre de Poche, 2008, 384pages.
L’histoire
La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà l’été dernier, une enfant avait été sauvagement assassinée… Une jeune journaliste, Camille Preak, se rend sur place pour couvrir l’affaire. Elle même a grandi à Wind Gap. Mais pour Camille, retourner à Wind Gap, c’est réveiller de douloureux souvenirs. À l’adolescence, incapable de supporter la folie de sa mère, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu’elle n’a pu exprimer. Son corps n’est qu’un entrelacs de cicatrices… On retrouve bientôt le cadavre de la fillette. Très vite, Camille comprend qu’elle doit puiser en elle la force d’affronter la tragédie de son enfance si elle veut découvrir la vérité…
Note : 2/5
Mon humble avis
Vous l’aurez compris si vous suivez le blog, je me suis lancée dans les écrits de Gillian Flynn à corps perdu, puisque j’ai enfin réalisé que je lisais très peu de livres d’un même auteur, même quand ce dernier m’avait énormément plu. Et j’aimerai connaître un peu plus mes auteurs favoris, leurs univers, et c’est d’autant plus intéressant qu’on commence à voir ce qui revient dans chaque histoire, ce qui en dit beaucoup sur l’écrivain. Bref, Gone Girl m’ayant beaucoup beaucoup plu, Les lieux sombres aussi, c’était l’occasion de découvrir le reste, dont la nouvelle Nous allons mourir ce soir que j’ai lue récemment. J’ai continué par Sur ma peau… et je suis très heureuse de pas avoir commencé par là, parce que je n’aurai pas considérée Gillian Flynn comme une auteure favorite. Il est indéniable qu’elle a énormément progressé depuis ce roman, c’est même plutôt intéressant de voir à quel point, mais ça ne rend pas la lecture du roman plus agréable…
Comme le résumé l’annonce, le roman contient beaucoup, beaucoup, de déclencheurs possibles. Je met la liste à la fin de la chronique, comme d’habitude, pour pas spoiler inutilement si vous n’avez pas de triggers particuliers
Alors, le thriller en lui-même est plutôt bien réussi je pense. La partie « suspens » du genre est moins bien gérée que dans ses romans plus récents, mais ça marche tout de même. Mon problème avec ce roman a été le personnage principal. Et comme c’est un point de vue interne avec une narration à la première personne… cela devient très vite difficile de passer outre.
Donc, cette Camille. Après des problèmes de familles et une enfance difficile, elle a refait sa vie professionnelle et personnelle dans une autre ville et y est plutôt bien. Mais son patron l’envoie écrire des articles sur les meurtres de petites filles survenus à Wind Gap, elle débarque donc chez sa mère, dans la maison de famille, avec appréhension. Déjà, j’ai trouvé que ça ne clochait pas vraiment, puisque l’intérêt d’être adulte, c’est de pouvoir arrêter de fréquenter des parents et personnes qu’on n’a aucune envie de voir. Il me semblerait donc malin qu’elle loge ailleurs, et voit sa famille de temps en temps à la limite. Mais non. Et puis tant qu’à faire, après des mois sans contacts, débarquer sans prévenir. Si, si. Elle arrive sur le pas de la porte et annonce à sa mère qu’elle va rester quelques temps. Bon, c’est un point très particulier, mais finalement ça représente assez bien les incohérences du roman concernant la relation très malsaine entre Camille et sa mère. Et la demi-sœur au milieu n’arrange rien.
Puis, il y a eu ce moment. Je n’étais pas encensée par le roman, mais je suivais avec plaisir. Jusqu’à ce que le personnage féminin annonce haut et fort au mâle qui la convoite (et inversement proportionnel) « ouais il y en a marre de dire qu’un rapport sous l’influence de l’alcool c’est du viol, on peut être complètement pété et avoir envie quoi, d’abord, faut arrêter de victimiser les femmes, c’est sexiste ». La douche froide, vous connaissez ? J’en ai eu des frissons d’horreur en écoutant ça dans ma voiture (oui, j’ai succombé au livre audio encore une fois). J’attendais désespérément que le récit aille à l’encontre du personnage principal, ou qu’elle se rende compte de l’horreur de ses propos… mais non. Il y a d’autres propos du même style sur le viol, et ces derniers sont vaguement nuancés, par la suite, on arrive à comprendre (si on est attentif) que le personnage est en déni. Mais ça reste beaucoup trop ambigu à mon goût.
Globalement, j’ai eu du mal à m’accrocher aux personnages (qui sont finalement tous des gens malsains, pas très malins ou au mieux inintéressants) et les relations entre eux ne sauvent pas la mise. Globalement, ça sonne faux, je n’y ai pas cru une seconde…
Encore une fois, je suis ravie de ne pas avoir découvert ce roman en premier, ce qui m’aurai probablement fait fuir la plume de Gillian Flynn ! Puisque ses derniers romans m’ont beaucoup plu, je continuerai à suivre ses publications quoi qu’il en soit.
Liste des déclencheurs possibles : scarification, mutilation, alcoolisme, maltraitance, hospitalisations, des rapports sexuels sous l’influence de l’alcool, viols d’une mineure par plusieurs adolescents, utilisation de drogues… bon, meurtres et tentatives de meurtre, bien sûr.
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