ATTENTION, CE BILLET PORTE SUR LE SECOND TOME D'UN DIPTYQUE.
- Billet sur le premier tome.
L'attente est souvent longue entre deux tomes d'une série, surtout lorsqu'on a trouvé l'univers intéressant et que l'auteur, ce sadique, a choisi de nous abandonner sur un clliffhanger, alors qu'on aurait voulu connaître la suite et tourner de nouvelles pages. Patience est donc le mot d'ordre, dans ces cas-là. Et, pour "Eos", de G.D. Arthur, dont le premier volet était le coup de coeur de son éditeur, Mnémos, pour 2016, je me suis retrouvé dans cette situation. L'originalité de l'univers, le côté western qui se marie à la fantasy et un personnage aussi agaçant qu'attachant ont fait qu'il me tardait de lire la seconde moitié de ce diptyque. Et, si je n'ai peut-être pas autant été conquis que par la première, force est de reconnaître qu'on retrouve quelques idées étonnantes et surprenantes dans ce livre, mais surtout que l'auteur ne nous emmène pas du tout où on aurait pu le croire. "Exils" est le titre de ce tome 2, paru cet automne. Il aurait parfaitement pu s'appeler "Trahisons, d'ailleurs, et, aux côtés d'Eos, un autre personnage crève l'écran...
Voilà des mois qu'Eos est détenu aux côtés de la reine des "Peaux-Vertes", les terribles Ouraorcs qui ont attaqué le Val-de-la Lune, le village fondé par la famille et les amis du jeune garçon. Le destin semble avoir lié étroitement ces deux êtres que tout sépare. Au fond de leur geôle, ils ont appris l'un de l'autre, chacun maîtrisant désormais la langue de l'autre, suffisamment pour dialoguer, en tout cas.
Reste les yeux d'Eos. Devenu aveugle, il va, avec l'aide de Nour'Ilam, la Peau-Verte, compagne de détention, qui le guérit à sa plus grande surprise. Mais les yeux d'Eos ne seront plus jamais les mêmes, reconnaissables entre mille, un regard étrange, inquiétant, presque... Mais, peu importe, Eos voit de nouveau, la vie reprend.
Une vie qui doit reprendre à l'extérieur de cette sombre prison. A eux deux, Eos et Nouri'Ilam vont réussir à s'évader de manière très spectaculaire. Mais, devenus fuyards, ils doivent rapidement se mettre au vert, car les yeux d'Eos et l'allure de l'Ouraorc sont impossible à manque, même pour le moins observateur des témoins.
Grâce à la plantureuse Litarce, ils sont confiés aux bons soins de Jalan, batelier, contrebandier et bien d'autres choses, qui leur permet de quitter la République pour un endroit plus calme. Plus calme, mais aussi très exotique. Une région comme Eos n'en a jamais vu, tropicale, perdue au milieu de nulle part, loin de tout et de tous...
Mais cet exil ne se déroule pas tout à fait comme prévu. Eos s'ennui et Nour'Ilam souffre. La santé de la Peau-Verte se dégrade rapidement, avec, comme point d'orgue, la naissance, je ne vois pas d'autre mot, d'une étrange créature. Un être bizarroïde que Eos va baptiser Os'im et avec qui il va revenir dans le monde qu'il a quitté.
Toujours recherché, toujours en danger, il va devoir trouver les moyens de passer inaperçu. Et la solution que Jalan va lui proposer est pour le moins insolite. Assez vexante, aussi, pour le susceptible et colérique Eos qui va devoir mettre un temps son orgueil dans sa poche, avec un mouchoir dessus. Mais, il n'y a pas d'alternative, il faudra bien s'y faire...
Cette solution ? Naaaan, ce serait trop simple de vous l'expliquer ! Vous le découvrirez de vous-même, en lisant ce tome deux, moi, je reste bouche cousue. Rassurez-vous, il y a bien d'autres sujets à aborder. A commencer par le second plan de ce roman : la dimension politique, les luttes de pouvoir dans la République.
Ortéos, l'ennemi juré d'Eos, poursuit ses manigances pour atteindre le pouvoir, mais la tâche est ardue et Annior, le vieux Lion, demeure la figure incontournable de la République. Les coups bas, les coups tordus se multiplient, les alliances se font et se défont entre personnages dévorés d'ambition et prêts à tout, ou presque, pour réussir. Mais, ce seront aux électeurs de décider.
Et puis, il y a Os'im... Je serais bien incapable de vous le décrire, tellement c'est une créature étrange, qui va nettement évoluer au fil des pages. Sorte de mascotte au départ, il va se métamorphoser en un être bien moins sympathique en grandissant. Ah, si, une description m'est venu, elle vaut ce qu'elle vaut, mais elle s'est imposée : Vincent d'Onofrio dans "Men in Black", en plus moche et plus balèze.
Os'im est un personnage déroutant, arrivé de nulle part, sans qu'on sache quelle est sa nature exacte. Se pourrait-il qu'il soit un simple parasite ? Mais, peu importe, il va tracer son sillon, jusqu'à mettre Eos quasiment sur la touche. Entre les deux personnages, d'abord, une certaine rivalité. Chacun revendique l'héritage de Nour'Ilam.
Autrement dit, chacun entend assouvir la vengeance de l'Ouraorc en reprenant ce qui lui a été ravi et châtier les traîtres. Réunir les clans Peau-Vertes sous une seule bannière. Chacun des deux affirme avoir la légitimité pour mener cette campagne, chacun va s'y engager, chacun va mener campagne à sa façon...
Je n'entre pas plus dans les détails, cette partie militaire est la dernière du roman et elle est assez déroutante, je dois dire. En tout cas, elle ne mène pas du tout où l'on pouvait l'imaginer, avec un Eos sur la réserve, loin du fanfaron si sûr de lui qu'on a découvert dans le premier volet. Comme s'il redevenait d'un seul coup l'adolescent qu'il était lorsqu'on l'a rencontré...
On retrouve dans ce deuxième volet le côté attachant et agaçant d'Eos, son caractère soupe au lait, son vocabulaire pas toujours très gracieux, ses manières rustres. En tout cas dans la première partie. Mais ensuite, il perd le contrôle et l'on découvre une facette plus douloureuse de sa personne. Et il en devient encore un peu plus humain.
Eos incarne une espèce d'idéalisme depuis le début de cette histoire. Il a un côté, si ce n'est rebelle, du moins iconoclaste et dérangeant pour pas mal de monde. Mais, c'est cet idéalisme qui, dans ses différentes dimensions, va être bafoué par les événements successifs. Ce tome deux, c'est un roman sur la désillusion, le retour douloureux à la réalité.
C'est encore un grand gamin. Certes, tout ce qu'il a vécu l'a endurci, mais on est encore loin d'avoir devant nous un chef de guerre, un héros sans peur et sans reproche. Et, par ricochet, son influence est certainement sur-estimée par ses ennemis, Ortéos en tête. Mais ce dernier a la rancune tenace et Eos fait un très bon bouc-émissaire à ses échecs. Pauvre Eos, bombardé héros tragique malgré lui.
En préambule, je disais que ce tome aurait pu s'intituler "Trahisons". Elles sont effectivement nombreuses tout au long du livre et on se dit (chose assez classique) qu'il est bien difficile de faire confiance à qui que ce soit dans ce monde. Mais, si certaines font mal, d'autres aboutissent à des situations genre "arroseur arrosé" qui ne sont pas sans ravir le lecteur.
G.D. Arthur nous fait voyager, encore une fois, élargit son univers déjà composite en nous entraînant dans de nouvelles régions, dans de nouvelles situations délicates, parfois amusantes et souvent décalées, avant de se lancer dans une dernière partie plus sombre, plus belliqueuse, aussi, et dans laquelle rien n'est acquis.
Je dois dire que le déroulement de l'histoire est assez délicat à résumer et à retracer. L'enchaînement des événements et la manière dont les différents aspects, la partie concernant Eos, celle concernant Os'im, la partie politique et la dimension religieuse, qu'il ne faut pas oublier, même si je l'ai peu évoquée ici, ne s'agencent pas vraiment comme on pourrait l'imaginer.
L'ensemble devient alors nettement plus classique dans le fond, avec des thèmes de fantasy qu'on retrouve très souvent. Je ne vais pas le cacher : ce second volet m'a quelque peu dérouté. J'ai même du mal à savoir quoi en penser vraiment... Le final, spectaculaire, nous amène à une conclusion qui, là encore, n'est pas du tout ce qu'on pouvait attendre, prenant à contre-pied les habituels question autour de l'héroïsme.
G.D. Arthur essaye de sortir des schémas habituels de la fantasy et, sur ce point, on peut le saluer, c'est réussi. En revanche, et comme cela avait été le cas pour le premier volet, réussira-t-il à convaincre les lecteurs ? C'est sans doute un peu moins évident. A titre personnel, j'ai été moins emporté par ce deuxième tome que par le premier, même si j'ai passé de bons moments au cours de cette lecture.
On retrouve ce mélange assez spécial entre passages poétiques et d'autres, en particulier dans les dialogues, dans un niveau de langue très différent, parfois proche de la vulgarité, mais qui fait partie intégrante du personnage d'Eos. Là encore, ce côté hétéroclite de la langue peut désarçonner des lecteurs. Ce n'est pas mon cas.
Je laisse Eos à regret. La fin de ce diptyque, pour qui a su s'attacher au personnage, est difficile, en raison du dénouement de cette affaire. On aimerait retrouver Eos, pas tout de suite, dans quelques années, lorsqu'il aura atteint un âge plus mûr. Pour voir ce qu'il sera devenu, comment il aura surmonté ces événements. S'il les surmonte...
On se tourne pour finir vers G.D. Arthur, dont Eos est la première production romanesque. Imparfaite, perfectible, originale par certains points, peut-être un peu brouillonne par d'autres. Les premiers jalons sont plantés, à lui de poursuivre sa route, en prolongeant sa quête originale. Avec de l'expérience et de nouveaux repères, qui lui permettront de progresser dans son travail d'auteur.
- Billet sur le premier tome.
L'attente est souvent longue entre deux tomes d'une série, surtout lorsqu'on a trouvé l'univers intéressant et que l'auteur, ce sadique, a choisi de nous abandonner sur un clliffhanger, alors qu'on aurait voulu connaître la suite et tourner de nouvelles pages. Patience est donc le mot d'ordre, dans ces cas-là. Et, pour "Eos", de G.D. Arthur, dont le premier volet était le coup de coeur de son éditeur, Mnémos, pour 2016, je me suis retrouvé dans cette situation. L'originalité de l'univers, le côté western qui se marie à la fantasy et un personnage aussi agaçant qu'attachant ont fait qu'il me tardait de lire la seconde moitié de ce diptyque. Et, si je n'ai peut-être pas autant été conquis que par la première, force est de reconnaître qu'on retrouve quelques idées étonnantes et surprenantes dans ce livre, mais surtout que l'auteur ne nous emmène pas du tout où on aurait pu le croire. "Exils" est le titre de ce tome 2, paru cet automne. Il aurait parfaitement pu s'appeler "Trahisons, d'ailleurs, et, aux côtés d'Eos, un autre personnage crève l'écran...
Voilà des mois qu'Eos est détenu aux côtés de la reine des "Peaux-Vertes", les terribles Ouraorcs qui ont attaqué le Val-de-la Lune, le village fondé par la famille et les amis du jeune garçon. Le destin semble avoir lié étroitement ces deux êtres que tout sépare. Au fond de leur geôle, ils ont appris l'un de l'autre, chacun maîtrisant désormais la langue de l'autre, suffisamment pour dialoguer, en tout cas.
Reste les yeux d'Eos. Devenu aveugle, il va, avec l'aide de Nour'Ilam, la Peau-Verte, compagne de détention, qui le guérit à sa plus grande surprise. Mais les yeux d'Eos ne seront plus jamais les mêmes, reconnaissables entre mille, un regard étrange, inquiétant, presque... Mais, peu importe, Eos voit de nouveau, la vie reprend.
Une vie qui doit reprendre à l'extérieur de cette sombre prison. A eux deux, Eos et Nouri'Ilam vont réussir à s'évader de manière très spectaculaire. Mais, devenus fuyards, ils doivent rapidement se mettre au vert, car les yeux d'Eos et l'allure de l'Ouraorc sont impossible à manque, même pour le moins observateur des témoins.
Grâce à la plantureuse Litarce, ils sont confiés aux bons soins de Jalan, batelier, contrebandier et bien d'autres choses, qui leur permet de quitter la République pour un endroit plus calme. Plus calme, mais aussi très exotique. Une région comme Eos n'en a jamais vu, tropicale, perdue au milieu de nulle part, loin de tout et de tous...
Mais cet exil ne se déroule pas tout à fait comme prévu. Eos s'ennui et Nour'Ilam souffre. La santé de la Peau-Verte se dégrade rapidement, avec, comme point d'orgue, la naissance, je ne vois pas d'autre mot, d'une étrange créature. Un être bizarroïde que Eos va baptiser Os'im et avec qui il va revenir dans le monde qu'il a quitté.
Toujours recherché, toujours en danger, il va devoir trouver les moyens de passer inaperçu. Et la solution que Jalan va lui proposer est pour le moins insolite. Assez vexante, aussi, pour le susceptible et colérique Eos qui va devoir mettre un temps son orgueil dans sa poche, avec un mouchoir dessus. Mais, il n'y a pas d'alternative, il faudra bien s'y faire...
Cette solution ? Naaaan, ce serait trop simple de vous l'expliquer ! Vous le découvrirez de vous-même, en lisant ce tome deux, moi, je reste bouche cousue. Rassurez-vous, il y a bien d'autres sujets à aborder. A commencer par le second plan de ce roman : la dimension politique, les luttes de pouvoir dans la République.
Ortéos, l'ennemi juré d'Eos, poursuit ses manigances pour atteindre le pouvoir, mais la tâche est ardue et Annior, le vieux Lion, demeure la figure incontournable de la République. Les coups bas, les coups tordus se multiplient, les alliances se font et se défont entre personnages dévorés d'ambition et prêts à tout, ou presque, pour réussir. Mais, ce seront aux électeurs de décider.
Et puis, il y a Os'im... Je serais bien incapable de vous le décrire, tellement c'est une créature étrange, qui va nettement évoluer au fil des pages. Sorte de mascotte au départ, il va se métamorphoser en un être bien moins sympathique en grandissant. Ah, si, une description m'est venu, elle vaut ce qu'elle vaut, mais elle s'est imposée : Vincent d'Onofrio dans "Men in Black", en plus moche et plus balèze.
Os'im est un personnage déroutant, arrivé de nulle part, sans qu'on sache quelle est sa nature exacte. Se pourrait-il qu'il soit un simple parasite ? Mais, peu importe, il va tracer son sillon, jusqu'à mettre Eos quasiment sur la touche. Entre les deux personnages, d'abord, une certaine rivalité. Chacun revendique l'héritage de Nour'Ilam.
Autrement dit, chacun entend assouvir la vengeance de l'Ouraorc en reprenant ce qui lui a été ravi et châtier les traîtres. Réunir les clans Peau-Vertes sous une seule bannière. Chacun des deux affirme avoir la légitimité pour mener cette campagne, chacun va s'y engager, chacun va mener campagne à sa façon...
Je n'entre pas plus dans les détails, cette partie militaire est la dernière du roman et elle est assez déroutante, je dois dire. En tout cas, elle ne mène pas du tout où l'on pouvait l'imaginer, avec un Eos sur la réserve, loin du fanfaron si sûr de lui qu'on a découvert dans le premier volet. Comme s'il redevenait d'un seul coup l'adolescent qu'il était lorsqu'on l'a rencontré...
On retrouve dans ce deuxième volet le côté attachant et agaçant d'Eos, son caractère soupe au lait, son vocabulaire pas toujours très gracieux, ses manières rustres. En tout cas dans la première partie. Mais ensuite, il perd le contrôle et l'on découvre une facette plus douloureuse de sa personne. Et il en devient encore un peu plus humain.
Eos incarne une espèce d'idéalisme depuis le début de cette histoire. Il a un côté, si ce n'est rebelle, du moins iconoclaste et dérangeant pour pas mal de monde. Mais, c'est cet idéalisme qui, dans ses différentes dimensions, va être bafoué par les événements successifs. Ce tome deux, c'est un roman sur la désillusion, le retour douloureux à la réalité.
C'est encore un grand gamin. Certes, tout ce qu'il a vécu l'a endurci, mais on est encore loin d'avoir devant nous un chef de guerre, un héros sans peur et sans reproche. Et, par ricochet, son influence est certainement sur-estimée par ses ennemis, Ortéos en tête. Mais ce dernier a la rancune tenace et Eos fait un très bon bouc-émissaire à ses échecs. Pauvre Eos, bombardé héros tragique malgré lui.
En préambule, je disais que ce tome aurait pu s'intituler "Trahisons". Elles sont effectivement nombreuses tout au long du livre et on se dit (chose assez classique) qu'il est bien difficile de faire confiance à qui que ce soit dans ce monde. Mais, si certaines font mal, d'autres aboutissent à des situations genre "arroseur arrosé" qui ne sont pas sans ravir le lecteur.
G.D. Arthur nous fait voyager, encore une fois, élargit son univers déjà composite en nous entraînant dans de nouvelles régions, dans de nouvelles situations délicates, parfois amusantes et souvent décalées, avant de se lancer dans une dernière partie plus sombre, plus belliqueuse, aussi, et dans laquelle rien n'est acquis.
Je dois dire que le déroulement de l'histoire est assez délicat à résumer et à retracer. L'enchaînement des événements et la manière dont les différents aspects, la partie concernant Eos, celle concernant Os'im, la partie politique et la dimension religieuse, qu'il ne faut pas oublier, même si je l'ai peu évoquée ici, ne s'agencent pas vraiment comme on pourrait l'imaginer.
L'ensemble devient alors nettement plus classique dans le fond, avec des thèmes de fantasy qu'on retrouve très souvent. Je ne vais pas le cacher : ce second volet m'a quelque peu dérouté. J'ai même du mal à savoir quoi en penser vraiment... Le final, spectaculaire, nous amène à une conclusion qui, là encore, n'est pas du tout ce qu'on pouvait attendre, prenant à contre-pied les habituels question autour de l'héroïsme.
G.D. Arthur essaye de sortir des schémas habituels de la fantasy et, sur ce point, on peut le saluer, c'est réussi. En revanche, et comme cela avait été le cas pour le premier volet, réussira-t-il à convaincre les lecteurs ? C'est sans doute un peu moins évident. A titre personnel, j'ai été moins emporté par ce deuxième tome que par le premier, même si j'ai passé de bons moments au cours de cette lecture.
On retrouve ce mélange assez spécial entre passages poétiques et d'autres, en particulier dans les dialogues, dans un niveau de langue très différent, parfois proche de la vulgarité, mais qui fait partie intégrante du personnage d'Eos. Là encore, ce côté hétéroclite de la langue peut désarçonner des lecteurs. Ce n'est pas mon cas.
Je laisse Eos à regret. La fin de ce diptyque, pour qui a su s'attacher au personnage, est difficile, en raison du dénouement de cette affaire. On aimerait retrouver Eos, pas tout de suite, dans quelques années, lorsqu'il aura atteint un âge plus mûr. Pour voir ce qu'il sera devenu, comment il aura surmonté ces événements. S'il les surmonte...
On se tourne pour finir vers G.D. Arthur, dont Eos est la première production romanesque. Imparfaite, perfectible, originale par certains points, peut-être un peu brouillonne par d'autres. Les premiers jalons sont plantés, à lui de poursuivre sa route, en prolongeant sa quête originale. Avec de l'expérience et de nouveaux repères, qui lui permettront de progresser dans son travail d'auteur.