Le Roman
Auteure : Flo Renard
Titre : Marathon Men
Édition : MM&I
Date de parution : 30 Juillet 2016
Genre : Romance M/M
Nombre de Pages : 300
Résumé : Bordelais nouvellement installé à Marseille, Gwenaël est un garçon effacé qui manque d’assurance. À l’inverse, Victorien, paraplégique de naissance, possède une personnalité rayonnante et une inexhaustible volonté. Ils n’ont rien en commun si ce n’est une égale malchance qui les poursuit depuis l’enfance, et dont ils s’accommodent avec plus ou moins de philosophie.
C’est la course qui va les rapprocher de manière très inattendue, et cette rencontre pour le moins percutante va définitivement changer leur vie…
Comédie romantico-sportive traitant d’affirmation de soi, d’acceptation de l’autre et de respect des différences, Marathon men est avant tout une romance entre deux jeunes hommes, résolument orientée humour… et course de fond !
L’auteure
Nom : Renard
Prénom : Flo
Nombre de Romans : 2
Site Internet
Courte Bio : Habite à Marseille et travaille dans une bibliothèque universitaire.
Aime la lecture, classique et contemporaine, et s’évade aussi bien au fil des pages cornées d’un vieux bouquin que l’écran d’une liseuse.
Aime le vent et déteste la pluie.
S’est mis à la course à pied depuis peu et ambitionne de courir un jour le Marseille-Cassis.
Adore le chocolat, le vrai, le bon, le raffiné, et voit la Belgique comme une terre de fantasmes.
Cohabite avec un chien encore plus fainéant et hédoniste qu’un chat.
La Chronique
Je connais Flo Renard sur Twitter depuis quelque temps déjà, mais je n’ai jamais eu l’occasion de lire l’un de ses romans, jusqu’à ce qu’elle me propose gentiment de m’envoyer Marathon Men. Alors, ai-je eu le droit à mon premier coup de cœur de l’année ?
J’avoue sans honte que je ne savais pas trop à quoi m’attendre puisqu’il me semble que je n’avais même pas lu le résumé (comment ça, c’est pas bien ?), contrairement à “Aux Premières Notes de la Nuit” dont je connaissais plus ou moins l’histoire. Mais pas grave, je me suis lancé avec grand plaisir et je ne suis pas déçu, pourtant il s’agit la d’une romane et qu’en plus, ça parle de sport (non, non, le titre n’est pas assez explicite lool). Donc pas trop ce que j’aime en général. Pourtant, tout ou presque est parfait dans ce roman, à commencer par le plume de Flo qui sait se faire oublier afin de nous permettre de rentrer à corps et âme dans l’histoire.
Histoire donc de Gwenaël et Victorien, deux jeunes garçons assez différents que tout oppose, mis à part leur malchance carabinée qui ne leur laisse franchement pas de repos (mais qui je l’avoue, nous fait bien rire quand même). L’un est en fauteuil roulant, l’autre non, l’un est sportif et prépare un semi-marathon handisport, l’autre est catapulté à Marseille suite à une rupture et à une perte d’emploi. Rien ne les destine à se rencontrer, et pourtant, le sport va tout changer.
L’histoire débute lentement et nous laisse le temps de mieux connaître nos deux héros, plus ou moins dans les détails, et c’est très agréable. Viens ensuite leur rencontre, leur amitié et enfin leur histoire d’amour, le tout se déroulant le plus naturellement possible. Le déroulement des choses m’a paru d’un réalisme pas possible, donnant l’impression de suivre réellement ces deux garçons.
Vous l’aurez donc compris, ce roman parle d’homosexualité et de handicap, mais avant tout, il parle d’une histoire d’amour et je dirais même d’une belle grande histoire d’amour qui m’a d’ailleurs beaucoup touchée tellement elle semblait réelle.
J’ai d’ailleurs adoré la façon qu’a Flo Renard de décrire le handicap, nous montrant un jeune homme plein de vie, heureux et indépendant. Franchement ça fait du bien de voir ça et de montrer que les personnes souffrant de handicap sont fortes et peuvent êtres heureuses, contrairement à ce qu’on essai parfois de nous faire croire avec l’image d’une personne dépressive, assistée et aigrie (bon, il doit bien y en avoir, mais chez les personnes non handicapées, ça, c’est sûr que ça pullule…). Un magnifique regard donc que j’ai beaucoup apprécié.
J’ai tout simplement adoré cette histoire d’amour, Gwenaël se moquant royalement du handicap de Victorien et ne remarquant que ses belles qualités. Et vis versa, Victorien aidant Gwenaël à faire ressortir le meilleur de lui même.
J’ai adoré aussi la manière dont le couple a réussi à faire face aux aléas de la vie (n’oubliez pas qu’ils sont tous les deux malchanceux, ce qui donne des situations bien cocasses), sans jamais douter l’un de l’autre. Dans une autre romance, plus banale, j’aurais tout deviné, tout aurait été tracé à l’avance, le couple se rencontre, sort ensemble, est heureux, un drame survient, ils se séparent, puis ils reviennent ensemble (ou pas) et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Pas de ça ici, j’ai vraiment été surpris par cette histoire qui sort enfin des sentiers battus et qui nous propose quelque chose d’original et de bien mené jusqu’au bout.
J’ai aussi adoré le fait que Mila, la chienne de Victorien (non, pas sa chienne guide, “ même les handicapés peuvent avoir envie d’adopter un chien pour le simple plaisir d’avoir des poils plein leur canapé”), soit aussi présente et décrite vraiment comme un membre de la famille, on ressent que l’auteure aime les chiens et sais de quoi elle parle.
J’ai également beaucoup apprécié qu’il n’y ait pas de scène de sexe. Bien entendu on en parle et le sexe est évoqué, mais à mon avis, ce roman n’avait en effet pas besoin de véritable scène de sexe, merci. (Attention, je ne suis pas du tout prude et je ne suis pas non plus pour les scènes de sexe, au contraire, mais parfois, on n’en a pas besoin, et c’est le cas ici.) De plus, les rares moments où le sexe est (véritablement, parce que sinon il y pas mal d’allusions quand même) évoqué, c’est toujours pour de bonnes raisons et pour faire avancer l’histoire.
Et comment ne pas parler de l’humour ? Franchement, je me suis retrouvé à être mort de rire en lisant certaines scènes, la malchance des deux protagonistes devenant plus que risibles parfois (bon, si je m’étais retrouvé dans certaines de leurs situations, je ne suis pas sûr que j’aurais ri, sur le moment… lol).
Bon, bon, bon, je vais m’arrêter là car je pourrais continuer des heures. Vous l’aurez donc compris, j’ai adoré ce roman (naaan, on n’avait pas remarqué, c’est pas comme si tu plaçais ce mot toutes les trois phrases…) avec lequel j’ai passé un formidable moment et qui est donc mon premier coup de coeur de l’année. J’ai tout aimé et je n’ai absolument aucune critique négative à donner. Tout ce que j’ai à vous dire c’est qu’il faut lire ce roman, surtout si vous voulez découvrir si deux Loosers peuvent faire un Winner. En somme, une magnifique histoire d’amour et en plus, plein de sujets sur lesquels réfléchir et qui donne même envie de se mettre au sport, que demander de plus ?
J’aimerais aussi partager avec vous cette citation qui m’a beaucoup fait penser à ce roman “Tout ce qu’il t’arrive est pour ton bien, le bien, comme le mal.”.
J’aime énormément cette couverture réalisée par Dopaprime, qui représente bien entendu Mila, dans l’une des toutes dernières scènes du roman. Même la couverture est inattendue, j’adore !
Vous pouvez également lire ce roman gratuitement sur le site de l’auteure.
Les Citations
« Vue sur la mer » proclamait avec orgueil l’annonce qui avait loué les avantages du tout petit appartement sur lequel il avait arrêté son choix ; dans les faits, en se tordant le cou après avoir passé la moitié du corps par la fenêtre de la cuisine, on apercevait, par beau temps, un étroit rectangle bleu qui se découpait entre deux immeubles semblables au sien.
Victorien était comme lui.
Un malchanceux de naissance, un frère de déveine, un compagnon de mauvaise fortune. Toujours sous la menace d’un coup du sort, dans l’attente de la prochaine calamité. Une émotion sincère lui étreignit la poitrine et il balbutia :
« Oh… mais alors… toi aussi ? »
L’expérience avait appris à Victorien que faire mention de son handicap sur un CV constituait en soi un handicap. À moins de viser des emplois aidés, rarement dans sa branche, les réponses étaient trop régulièrement négatives ; à croire que dans l’esprit des recruteurs, handicapé était synonyme d’incapable. Sans doute pensaient-ils qu’il avait trouvé ses diplômes dans une pochette-surprise ? Avec cette technique, au moins, il se donnait une chance d’accéder à un entretien.
Ce garçon qui avait décidé de vivre comme tout le monde en dépit de son handicap et des multiples obstacles qu’il rencontrait au quotidien. Il le savait au chômage, célibataire après une déception amoureuse sur laquelle il ne s’était pas étendu, néanmoins il gardait la tête haute et continuait d’aller de l’avant, envers et contre tout. S’il arrivait à mener sa vie comme il le voulait, alors pourquoi pas lui ?
Tu sais, depuis que je suis minot, je me suis pris autre chose que des regards un peu insistants dans la figure. Je ne compte plus les gens qui s’adressent à moi comme si j’étais un gros débile ou un assisté complet ; tout juste s’ils ne me parlent pas en petit-nègre. Quelqu’un m’a même demandé un jour si Milla était mon chien-guide ; je ne savais pas qu’en plus, j’avais l’air aveugle. Et je ne te raconte pas la fois où j’attendais un copain en bas de chez lui et un type a voulu me donner deux euros. Sur le moment j’en aurais chialé d’humiliation mais maintenant, je préfère rire de tout ça.