Éditeur : Belfond
Parution : 12/01/2017
Nombre de pages : 469
Genre : littérature américaine
L'auteure :
Journaliste, Jade Chang qui vit actuellement à Los Angeles a longtemps travaillé pour les pages culture de medias prestigieux tels que la BBC, le Los Angeles Times Magazine ou Glamour. Elle s'est en partie inspiré de l'histoire de sa propre famille pour écrire "Les Wang contre le monde entier", son premier roman, dont la parution a été saluée outre-Atlantique comme un événement.
Quatrième de couverture :
Une odyssée pleine d'humour, de mordant et d'originalité pour aborder l'American dream, l'ambition, le racisme, les conflits familiaux ou encore le snobisme de la scène artistique new-yorkaise. Portée par un style ravageur, une découverte irrésistible.Dans la famille Wang, il y a le patriarche, Charles, tycoon du cosmétique aux États-Unis ; la belle-mère, Barbra, seconde épouse trop engoncée dans ses fourrures et ses carrés de soie pour trouver sa place ; Saina, l'aînée, artiste iconoclaste qu'un scandale de trop a exilée dans la campagne au nord de New York ; Andrew, le fils, obsédé par la perte de sa virginité et par sa future et très hypothétique carrière dans le stand-up ; Grace, la benjamine, fashion blogueuse/lycéenne intermittente, et Ama, la vieille nourrice chinoise.Hélas, nous sommes en 2008, au plus fort de la crise financière, et, à la suite de placements pour le moins hasardeux, Charles Wang vient de tout perdre.Mais le self-made-man n'a pas dit son dernier mot. Sa fortune, il sait où la récupérer : en Chine, sur les terres de ses ancêtres, confisquées par les communistes.Et le voici qui embarque à leur corps défendant femme et enfants à bord de la seule rescapée des splendeurs passées : la vieille Mercedes très vintage.
Le début d'un périple sous haute tension à travers les États-Unis qui pourrait bien rompre les derniers liens qui rassemblaient encore les Wang...
Mon avis :
Goodbye American Dream et bonjour la galère ! Jade Chang aborde avec humour les déboires d'une famille sino-américaine engloutie par la déroute des marchés financiers !Chassés comme des malpropres après leur ruine liée à la crise bancaire de 2008, Charles Wang et son épouse de secondes noces doivent quitter leur maison de Bel-Air et abandonner la plupart de leurs possessions terrestres. Furieux, le nabab détrôné se dit qu'il prendra sa revanche dès qu'il pourra récupérer ses terres de Chine spoliées par les communistes ! En attendant, le voilà contraint à rejoindre la ville d'Helios située dans la banlieue de New York, lieu où s'est repliée sa fille aînée, une artiste trash boudée par son public suite à une exposition qui a fait scandale ! Cette déconfiture est un coup dur pour la famille Wang qui ne sait que vivre dans la tiédeur et l'indolence du satin ouaté. Charles Wang, magnat des cosmétiques et fervent coureur de jupons ne décolère pas d'une telle déconvenue, et il en est de même pour sa progéniture que l'on dirait tout droit sortie d'un épisode de "Gossip girl". Bling bling et superficiels, les enfants Wang qui se croient sortis de la cuisse de Jupiter ne comprennent pas qu'ils puissent être victimes d'une telle injustice et vont tout faire pour résister contre les vents contraires ! Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'un long périple semé d'embûches les attend...Les désillusions sociales liées à l'effondrement du rêve américain, un thème qui revient de manière récurrente dans la littérature américaine actuelle. Cet automne, j'avais chroniqué l'excellent "Voici venir les rêveurs" qui racontait les désillusions d'une famille africaine venue accomplir son American Dream. Mon avis concernant "Les Wang contre le monde entier" est malheureusement beaucoup plus mitigé. Il manque ce petit supplément d'âme, cette empathie, cette fougue envers ses personnages qui transpirait à travers la plume de Imbolo Mbue. J'ai trouvé les protagonistes de cette histoire falots et superficiels, et ce n'est que dans les cent dernières pages que l'on découvre qu'un cœur palpite sous les chemises Ralph Lauren de Charles et que l'auteure quitte enfin cette légèreté pesante pour aborder des thèmes plus graves comme les tortures et les crimes liés à la révolution culturelle, la spoliation des terres et l'exil vers Taïwan... Mais cela vient malheureusement trop tard. Dommage !
Merci à Pierre de Babelio et aux éditions Belfond.