Lieux et appartenance — C’est étrange, ce sentiment d’être « chez soi », d’y avoir toujours habité, d’y ressentir une aisance que l’on ne ressent nulle part ailleurs. Le secteur Rivière-du-Loup–Notre-Dame-du-Portage provoque en moi cette émotion teintée de nostalgie.
Il est des lieux que je trouve d’une égale beauté, mais cette familiarité, cette intimité, en est absente. Pourtant je n’y connais à peu près personne. Ce qui n’empêche qu’en balade, au centre du village ou sur le quai, on me salue, on semble me reconnaître, on m’adresse la parole : « Vous êtes revenu… » Je n’ai jamais demandé le nom d’aucun ; et ils ignorent probablement le mien.
Bizarres chimies des paysages et d’une psychologie. Au début, je croyais aimer le Fleuve. C’est un fait, mais il est magnifique aussi ailleurs. Certains lieux soudent des liens avec ce qui en nous est le plus exigeant, le plus en soif de la beauté sous-jacente du monde.
Aurobindo et l’Histoire — Une citation à lire, relire et ruminer. « Il est très rare que l’histoire enregistre ce qui a été décisif, mais qui a eu lieu derrière le voile ; elle enregistre le spectacle qui se déroule devant le rideau. » Au-delà de l’Espèce Humaine, La Vie et l’Œuvre de Sri Aurobindo et de la Mère, de Georges Van Vrekhemé.
Nous ne retrouverions donc, chez les historiens de l’Histoire officielle, que les reflets, les jeux d’ombres de ce que les forces occultes trament en coulisses, dans l’ignorance de tous.
En parallèle, une citation de l’homme d’État anglais Benjamin Disraeli : « Le monde est
Et dans le même livre sur Aurobindo, cette citation tirée d’un bas-relief d’un temple babylonien : L’homme actuel n’est que l’ombre de l’Homme ; l’Homme n’est que l’ombre de Dieu.
De quoi réfléchir jusqu’à la fin des temps – du moins, jusqu’à la fin de son temps…
L’auteur
Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon du Livre