La Guêpe à l'origine, c'est Janet Van Dyne, l'épouse du scientifique Hank Pym. Ces deux-là ont eu une relation tourmentée, mais auparavant Hank a eu un autre premier amour, une belle hongroise du nom de Maria, qui avant d'être enlevée avait donné naissance dans le plus grand secret à une fille. Celle-ci a eu une enfance difficile en Russie, au sein de la Red Room, un centre de formation pour super espions, impitoyable et dangereux, dont est issue part ailleurs Black Widow : mais attention, la petite Nadia en est sortie avec un état d'esprit totalement différent. Pas de revanche à prendre sur le monde, pas de besoin d'en découdre avec les autres, mais plutôt la pulsion irréfrénable de s'embrasser, de profiter de la vie, de toujours voir l'aspect positif des choses. C'est ce qui fait que cette nouvelle série démarre sur un ton feel good qui risque d'en défriser certains, et au contraire de ravir les autres. Marvel poursuit son opération de rajeunissement des cadres, aussi bien avec les personnages, qui ont droit à de nouvelles incarnations, qu'avec les auteurs, qui viennent de plus en plus souvent d'horizons disparates. La France touche le jackpot à nouveau, avec Elsa Charretier au dessin : un style simple (en apparence), un peu rétro, parfois caricatural, toujours adapté au récit et qui colle à merveille avec l'ambiance instaurée par le scénariste Jeremy Whitley. Oui, c'est un titre qui semble léger et fruité comme un smoothie (lisez pour comprendre) mais il délivre aussi un message fort, et se pose en antidote à la sinistrose ambiante. Nadia n'est pas la seule héroïne présente; la nouvelle Wasp se retrouve aux côtés -par exemple- de la Miss Marvel Kamala Khan, de Bobbi Morse, alias Mockingbird. Les héroïnes affrontent une sorte de robot géant qui vient semer la pagaille, et qui va être maîtrisé d'une manière aussi drôle que ridicule. Il est intéressant de noter que les nouvelles créations chez Marvel sont non seulement des jeunes filles, mais aussi de véritables génies en puissance. Les choses vont si vite que Kamala assure quasiment déjà le rôle de tutrice, de grande sœur, alors qu'elle est arrivée dans l'univers Marvel il y a très peu de temps! La vraie question qui se pose à la lecture de ce premier numéro est : quelle chance a la nouvelle Wasp de résister, au temps et à l'usure des mauvaises ventes chroniques, qui en général portent préjudice à ce titre de parutions, qui osent frayer dans des sentiers peu battus. La question n'est pas tellement adressée à Marvel, mais plutôt aux lecteurs qui se plaignent régulièrement de lire encore et encore les mêmes choses, mais boudent ce type de tentative de regard vers l'avenir, souvent au prétexte que cela ne colle pas avec ce qu'ils lisaient dans les années 70 et 80. C'est bien là l'essence même de The Unstoppable Wasp, la force d'être totalement ancré dans son temps, et de constituer un titre totalement abordable pour les nouvelles générations de lecteurs et de lectrices, ce qui est bien suffisant pour qu'on lui souhaite bonne chance et long life. A lire aussi : Je suis Ant-Man : l'anthologie de l'homme-fourmi
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