Que peut-on faire d’une jeune fille qui, sur un coup de tête, vient de ruiner les projets politiques que l’on avait bâtis autour d’elle ?
L’envoyer au couvent paraissait une bonne idée...Avec l’accroissement des troubles aux frontières du monde connu, Sendre va découvrir au gré de ses rencontres que le monde n’est pas aussi manichéen qu’elle le pensait, et que trahisons et alliances peuvent bouleverser la donne, quel que soit le camp dans lequel on se tient.
Contactée par l’auteur pour lire ce premier roman, je remercie ce dernier d’avoir pu pénétrer dans son imagination, prometteuse.
Certes prometteuse, je n’ai pourtant pas réussi à entrer correctement dans cet univers et cette lecture s’est soldée par un abandon après un quart du livre picoré. N’ayant pas forcément beaucoup de matière pour débattre sur le pourquoi du comment cet abandon (d’autant plus que ça fait deux mois que j’aurai dû écrire cette chronique), une fois n’est pas coutume je vais présenter mon avis sous forme de liste plus ou moins rédigés.
Les défauts de ce premier tome :- C’est trop long. Après un quart du livre, l’intrigue peine à démarrer et j’ai franchement ressenti beaucoup d’ennui à espérer vainement le lancement de l’action. Je pense que c’est le plus gros défaut de l’œuvre. Je comprends bien qu’il faille présenter l’œuvre, mais le faire de manière plus nuancée, en alternant avec une intrigue rythmée aurait été plus intéressant selon moi.- L’emploi du présent m’a tout simplement tuée. Oui, j’exagère, mais à peine. Si on l’admet en temps de narration, le passé simple fait tout de suite plus travaillé et poétique. Matthieu Fichez n’a pas de chance, je suis assez puritaine de ce côté-là, je tiens à ce fameux passé simple dont je n’ai vu la couleur ici. Le présent fut pour moi une tâche constante, qui n’a pas aidé à me familiariser à l’ensemble.- Pour poursuivre sur le style, celui-ci est trop plat, sans couleur, sans poésie. Je crois que le terme qui convient est trop impersonnel. L’auteur n’a pas assez mis de son souffle et de son âme dans son écrit, et j’admets avoir eu l’impression de lire un problème de mathématiques tout du long.- En dernier point, j’évoquerai quelques idées reprises sur d’autres œuvres, one-shot ou sagas, mythiques du genre de la Fantasy. Certes, nous entrons dans l’ère où il est difficile d’innover, mais au point de plagier une célèbre épée, ça pique l’imagination, tout de même.
Les bons points :- L’avenir des personnages, sans que ces derniers soient attachants, m’intéressait. Si je n’avais pas été déçue par le style et le temps employé, je me serai forcée à passer la première moitié de l’œuvre pour en apprendre davantage. En particulier Sendre, apparemment destinée à un avenir prometteur malgré les projets de son père. Ou encore le prince (je ne connais plus son nom…) préparant ses esclaves pour assumer le rôle de Comtesse, j’ai trouvé ce projet très intéressant et assez innovant.
Un seul point positif contre quatre négatifs, c’est à se demander pourquoi j’ai mis un 7/20. Eh bien parce que, déjà, je note comme j’ai envie ! Et puis mon barème évolue en fonction de l’auteur, s’il débute ou s’il est célèbre. Oui, j’ai été déçue pour cette lecture que j’avais dans le collimateur, mais je conçois que publier un premier livre est compliqué. Donc je suis plus indulgente, même s’il fallait bien que je descende sous la barre des dix.Et puis la couverture est suffisamment belle et travaillée, avec une nuance de couleurs superbe, pour que ça vaille un point.
En conclusion, ce premier tome n’était pas pour moi. Entre un temps au présent qui ne me convient pas et une plume trop impersonnelle, je n’ai ressenti aucune âme dans cette œuvre, et rien dans l’intrigue n’a su éveiller ma curiosité, si ce n’est le sort de deux personnages. Un peu maigre pour tenir six cents pages, ainsi ce partenariat se soldera par un abandon pur et simple.
07/20
Les autres titres de la saga :1. Le rite de Lumness- Saga en cours -