Résumé :
Régis aime la littérature et l’automne, les décibels et l’errance. Il n’a pas choisi le mal qui le ronge. Vivant la plupart du temps en lui-même, il perçoit une réalité déformée et angoissante, où tout fait sens. Dans sa psychose, il s’accroche à de fragiles repères : des personnages sans nom, des impressions sans fondement, des chansons sans espoir… Pourtant, peu de temps avant les attentats du 13 novembre 2015, le retour d’un mystérieux persécuteur va faire vaciller son équilibre précaire. Jusqu’au point de non-retour…
Mon avis
Je remercie tout d’abord Librinova qui m’a permis de découvrir Régis, le premier roman auto-édité de James Osmont, reçu dans le cadre d’un partenariat sur Livraddict. J’avais au départ été attirée par la couverture avec cet étrange personnage qui fait froid dans le dos et, par la suite, le résumé m’a également intriguée. Toutefois, et malgré toutes les bonnes critiques que j’ai pu lire sur ce roman, je n’ai pas été séduite par l’histoire comme je m’y attendais.
James Osmont nous plonge aux côtés de Régis dans un univers de psychose et de démence. Régis, atteint de schizophrénie, est interné dans un hôpital psychiatrique suite à un accès de folie. L’auteur nous décrit ainsi le quotidien de cette unité psychiatrique en essayant, au fil des chapitres, de nous faire entrer dans l’esprit tourmenté de Régis ! S’il y a bien un point non négligeable que j’ai pu retenir de ma lecture, c’est que l’auteur maîtrise son sujet et ça transparaît dans l’ambiance qui se dégage du roman, à la fois dérangeante et percutante de réalisme.
Pour ce qui est de l’intrigue, je dois dire que je n’ai pas totalement accroché. D’une part, j’étais un peu perdue au début de ma lecture ne sachant trop où l’auteur voulait nous mener, et cette sensation a refait surface de temps à autre au cours du récit. D’autre part, le style particulier de James Osmont m’a laissé une impression mitigée car, autant j’ai trouvé que certains passages étaient bons, autant pour d’autres j’ai relevé quelques maladresses. Ainsi, je salue la richesse de son vocabulaire et sa poésie mais, on a vite fait de perdre le sens premier de la phrase. En effet, l’abondance de figures stylistiques et de fioritures alourdissent le texte et le rende plus complexe à la compréhension.
La particularité du récit réside, par ailleurs, dans la présence d’extraits de paroles de chansons qui viennent ponctuer le texte. J’ai trouvé l’idée pas mal et plutôt originale mais elle aurait pu être mieux exploitée. Du fait que les paroles soient traduites, j’ai eu du mal à reconnaître les références et ainsi, faire le lien avec le contexte dans lequel elles ont été introduites, ce qui est bien dommage. La longueur de certaines d’entre elles font également perdre le fil de l’histoire lorsqu’elle sont insérées entre deux paragraphes, si bien que j’ai fini, au bout d’un moment, par ne plus les lire.
Les personnages, quant à eux, m’ont pratiquement laissé indifférente. Malheureusement, je n’ai pas réussi à m’y attacher. Régis est pourtant bien travaillé et sa folie est palpable mais voilà, il n’a pas su me toucher. J’aurai préféré une narration à la première personne et ainsi être en immersion totale dans ses pensées. L’auteur a voulu nous entraîner dans la tête de Régis mais, au final, je me suis sentie simple spectatrice, au même titre que le personnel soignant qui s’occupe de lui. On devine ses tourments psychiques mais sans vraiment les comprendre tant que l’on ne les vit pas soi-même. Les autres personnages sont quelque peu éclipsés, à l’instar de Sandrine, l’infirmière qui prend, entre autres, Régis en charge ou encore Etudiante et Prédateur, deux personnages dont l’auteur a tu volontairement le nom, choix qui me les a rendu impersonnels et distants.
En bref, une lecture en dents de scie, parfois intéressante et d’autres laborieuse. Je ne remet pas en question le talent de l’auteur, il en a indéniablement mais son style mériterait sans doute d’être plus travaillé et canalisé. Je regrette donc que l’intérêt suscité par Régis n’a pas eu sur moi l’effet escompté !