Si certains regretteront que la collection Eaglemoss se concentre avant tout sur les héros les plus connus de l'univers Dc (ce qui est logique), voici venir un album qui échappe à cette règle, tout en se révélant vraiment d'excellente facture. Shazam!
Quand il s'agit de redorer le blason d'un personnage tombé dans l'oubli, ou d'appliquer une patine de coolitude sur un héros assez ringard, Geoff Johns est l'homme qu'il faut au bon moment. Après Aquaman tout récemment, cette fois c'est Shazam qui bénéficie du lifting du Sieur Johns, pour le plus grand plaisir des lecteurs nouveaux ou anciens. Exit le super-héros en pyjama rouge, Superman aux couleurs et origines différentes, place à un personnage attachant, puissant mais innocent, un colosse naif et attendrissant, qui a tout à découvrir de ses pouvoirs, mais aussi de la vie. Car derrière l'identité de Shazam se cache en fait un enfant, un ado orphelin qui a passé sa jeunesse d'une famille d'acceuil à une autre, et qui finit enfin par se trouver de la manière le plus improbable, et par la meme occasion accède au titre de justicier protégé par la magie, en un éclair. Un simple mot suffit, un enchantement qui permet à Billy Batson d'endosser la cape de Shazam, mais qui lui apporte ausi vite un paquet d'ennuis embarrassants, et un ennemi mortel qui n'aura de cesse de l'éliminer. Une genèse narrée sur les pages de Justice League Saga, Chez Urban Comics pour la Vf, et en tant que récits complémentaires (back-up) aux numéros mensuels de la Justice League, en Vo. Puis proposé en librairie, avant que la collection Eaglemoss ne rebondisse sur le personnage, et en propose une version abordable et conseillée.
Vous auriez tort de vous en priver, d'autant plus qu'il s'agit en fait d'une porte d'entrée sympathique sur le monde des héros costumés de Dc. Une vague d'enlèvements survient, où les victimes se retrouvent nez à nez avec un vieil homme sans comprendre pourquoi, ni le sens de ses paroles (Shazam). Le jeune Billy traverse aussi cette épreuve, lors d'un banal trajet dans le métro. Récemment adopté par une nouvelle famille aimante et confronté à un groupe de ses semblables, qui l'ont fraternellement acceuilli, Billy a tout de même bien du mal à canaliser son caractère fugueux et fougueux. Mais une grande part de bien réside en lui, une part de bien qui le rend digne d'être celui que le dernier représentant du conseil des sorciers choisira pour incarner le nouveau Shazam. Une fonction nouvelle, des pouvoirs inédits, qui ont de quoi faire tourner la tête d'un adolescent, qui réagit et se comporte en conséquence. L'occasion de scènes cocasses, de belles trouvailles signées Johns, qui humanisent fortement le personnage et le rendent si touchant. Hélas, Black Adam, le pendant maléfique et impitoyable de Shazam est lui aussi de retour, et il a l'intention de ramener les sept péchés capitaux sur Terre, et d'absorber le pouvoir de Shazam, quitte à trucider Billy Batson. Le tout est mis en image avec un soin du détail, un talent réaliste assez bluffant, par un Gary Frank des grands soirs. Le merveileux fonctionne pleinement, avec cette couche de candeur qui apparaît parfois encore dans les comics modernes (comme dans le très bon Superior De Mark Millar) si sombres et torturés, et offrent de belles bouffées d'oxygène salutaires qui font un bien fou à tout le monde. Si vous ne connaissez pas du tout Shazam et que vous avez l'opportunité de dénicher ce volume de la collection Eaglemos, n'hésitez pas une seconde.
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