Richard est métis. Elevé par un vieil homme blanc, il n’apprend qu’à 9 ans que ce dernier n’est pas son père, lors de la visite d’Eldon, un homme rongé par l’alcool qui lui est parfaitement inconnu.
Au gré de quelques visites annuelles à Eldon, des espoirs souvent déçus et de beaucoup de désillusions, Franck grandit, devient un jeune homme dur et solitaire.
Quand à 17 ans son père l’appelle, il ne peut cependant pas se soustraire à son devoir de fils. Dans la ville papetière où il vit, dans une chambre minable, il découvre un vieil homme malade, en fin de vie, qui lui demande l’ultime service de l’emmener dans la montagne, pour mourir en guerrier…
Commence alors une sorte d’expédition, au cours de laquelle Franck montre toute l’étendue du savoir inculqué par le vieil homme qui a eu à coeur de lui transmettre ce qu’il pouvait, et ce qu’il savait, de ses racines indiennes. La rage couve cependant en lui. Il ne sait rien de son père, encore moins de sa mère dont il cherche la trace dans les visages féminins qu’il croise.
Finalement Eldon lui fera le plus beau des cadeaux en lui racontant son histoire personnelle, son enfance marquée par la mort de son père puis sa fuite et ce qu’il a vécu comme l’abandon de sa mère, la guerre de Corée et la perte de son seul ami, toute la culpabilité qui s’en est suivi, l’alcool comme seul refuge jusqu’à la rencontre d’Angie, qu’il n’aura cependant pas pu sauver, retrouvé par ses démons…
Avec ce témoignage, et surtout la demande de pardon d’Eldon, Franck arrivera enfin à trouver l’apaisement.
C’est un roman d’une grande tristesse et en même temps d’une grande force. Transparaît toute la douleur du déracinement, qu’il soit due à l’absence de la mère, du père ou à celle d’une culture effacée. Mais le livre transmet aussi des notes d’espoir, comme l’amour inconditionnel du vieil homme, et la richesse des cultures indiennes.
J’ai aimé cette histoire peu banale, le rapport à la terre que j’ai perçu, l’écriture très dépouillée, belle et puissante. Je ne connaissais pas cet auteur qui a su transmettre ses valeurs mais aussi ses doutes et ses questionnements à travers des portraits d’une grande force.
Une belle lecture, que je recommande !
Richard Wagamese, né en 1955 en Ontario, est l’un des principaux écrivains indigènes canadiens.
Les étoiles s’éteignent à l’aube est paru aux éditions Zoé en avril 2016 (20€).
Livre lu dans le cadre du Prix des lecteurs nantais 2017.
Morceau choisi :
» – Si les gens ont une porte, c’est pour accueillir, Dit Becka. »
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