J’ai découvert cette série, lors de sa première diffusion en France sur la chaîne Canal + . Je venais tout juste de rentrer en seconde. Et ce fut une véritable claque.
Alors, prêt pour un second voyage ? Oui ? Alors, go !
« DARIA », série en 5 saisons + 2 films. Produit par MTV, de 1997 à 2002.
Nous allons faire un petit tour en 1997… Quelle année ! On a eu de très belles sorties au cinéma ( Men In Black, Le cinquième élément, Princesse Mononoké, The Game, Alien Résurrection, Jackie Brown, Bienvenue à Gattaca, Titanic…) et du moins bon (Batman et Robin… Oh my godness ! Je ne me suis toujours pas remise de cette foutue carte de crédit).
Côté petit écran, niveau série pour adolescents, il y’avait peu de séries qui valaient la peine de suivre (Hartley, coeur à vif par exemple)… Jusqu’à l’arrivée d’une jeune demoiselle impassible, d’une brillante répartie, d’un cynisme impitoyable sur tout ce qu’il l’entoure…. Bref, je vous présente Daria.
Synopsis:
« La jeune Daria Morgendorffer n’a pas une existence facile. Adolescente brillante et sarcastique, elle peine à s’adapter au monde tristement banal qui l’entoure. Affublée de larges lunettes, de vêtements sombres et arborant en permanence un visage impassible, elle doit notamment s’accomoder de parents béats qui ne parviennent pas à comprendre l’austérité et le cynisme dont elle fait preuve. Et puis il y a le lycée de Lawndale, peuplé de professeurs indifférents et d’élèves décérébrés dont le plus éminent prototype est sa propre soeur, Quinn, populaire, égoïste et superficielle, quintessence de tout ce qui horrifie Daria.
Accompagnée de Jane, son amie artiste, Daria jette un regard désabusé et ironique sur la société occidentale et les tares qu’elle engendre (il ne faut pas oublier que la première apparition de l’héroïne désabusée remonte à Beavis et Butt-Head, le cartoon le plus détesté de la télévision américaine parce que le plus choquant dans ce qu’il montre de l’adolescent américain).
Daria n’est pas « cool », Daria n’est pas populaire, Daria n’est surtout pas branchée, mais elle s’en fiche totalement et c’est ce qui la rend si intéressante… »
Bienvenue au lycée de Lawndale ! Vous aurez le plaisir d’y croiser les plus gros clichés de personnages que l’on pouvait croiser dans les « teen movies » ! Vous y verrez une blonde nunuche en pompom girl, la star du football américain de l’établissement qui est complètement à cours de neurones, la garce de service accro à la popularité, les geeks, les professeurs soient trop optimistes ou bien ne croyant qu’à la discipline, etc… Et au milieu de tout cela, nous avons Daria. Jeune fille d’une grande intelligence, elle porte un regard cynique sur son entourage et son lycée en compagnie de sa meilleure amie Jane, artiste rebelle et fantasque…
Critique douce-amère de l’adolescence et du passage à l’âge adulte, nous découvrons, malgré les quelques touches de folie, une série avec une vision assez réaliste de cette période-charnière de notre vie. Bien qu’elle soit ancrée dans les années 90, du fait de sa musique et le style de ses protagonistes, le discours présent est intemporel et peut prendre écho chez les adolescents d’aujourd’hui. Mais pourquoi est-elle devenue iconique ?
Tout d’abord, à cause de Daria:
Avec son humour grinçant et ses reparties que l’on savoure, on ne peut qu’admirer d’une certaine façon, son désir de ne pas renier ses principes pour se fondre dans le moule et trouver juste ses points de vue sur certaines futilités de la société.
On peut facilement la comprendre lorsque l’on a nous-mêmes remis en question, ce qui nous entourait et s’être sentis couper du monde. Pourtant, elle n’est pas là pour être considéré comme un modèle. À partir de la saison 2, Daria va connaître une évolution et être mise en face à ses contradictions: le monde n’est pas aussi gris qu’elle le suppose, tout est nuancé. Et quelques personnages comme sa camarade de classe Jodie ou sa meilleure amie Jane, lui prouveront qu’il est bien trop facile de juger ce qui nous entoure sans y apporter de soi pour le faire changer.
Ensuite, pour sa riche galerie de personnages:
Tout d’abord, au delà de leur apparence stéréotypée, on constate qu’ils sont bien plus profonds que l’on pourrait le soupçonner. Ce ne sont que des apparences qui dissimulent seulement la crainte de chacun d’être rejetées par les autres.
Ils connaîtront d’ailleurs une évolution plus ou moins grande (exemple: la soeur de Daria, Quinn qui est son total opposé, en sera le plus bel exemple).
N’est-il pas mieux de s’accepter tels que nous sommes et ne pas se plier aux opinions des autres ?
Une question pour laquelle la série apportera la réponse au fil de ces 5 saisons.
Puis pour ses nombreux personnages féminins: Ici, pas de romance mise en avant ou de rôle de « love interest ». Nous avons là plusieurs facettes de la féminité (par l’âge, le statut social, la couleur de peau, en couple ou célibataire, le rôle de mère etc…) bien mis en avant par les différents personnages féminins. D’ailleurs, l’un des fils conducteurs de la série, c’est la belle amitié qui lie Daria et Jane. Comme quoi, être en décalage avec les autres, ne signifie pas pour autant finir dans la solitude.
D’ailleurs, à ceux qui ont déjà vu la série, qui n’a jamais rêvé partager une pizza avec elles ?
Et pour finir, ses nombreuses références culturelles:
– à commencer par ses musiques qui sont une véritable playlist des années 90, avec les différents sons que l’on pouvait entendre (The Cardigans, LL Cool J, The Cake, Blur, RadioHead etc…). Son générique de début en est d’ailleurs le parfait exemple:
Et son côté visuel, je vous citerai là encore pour exemple un générique, mais celui de la fin. Nous pouvons y voir les différents protagonistes déguisés en célébrités ou autres grandes figures de la culture pop. Je me rappelle qu’avec mes frères et ma sœur, on essayait de deviner en qui ils étaient habillés.
Pour toutes ces choses, Daria a su marquer toute une génération et devenir une figure incontournable des années 90.
Pourquoi ai-je aimé cette série ?
– Pour les réparties de Daria
– Pour ses personnages qui sont bien plus complexes que l’on pourrait le croire
– Pour avoir su être proche des préoccupations d’adolescents
– Pour toutes ces références culturelles (musiques, imageries, etc…)
– Pour son côté féministe
– Pour avoir su nous dire que nous avons toujours le choix.
– Pour avoir pu la découvrir alors que j’étais adolescente
Conclusion:
Je conclus ma chronique spéciale « Nostalgia 90’s » sur ce second personnage féminin iconique de cette décennie.
Cette série culte de MTV a apporté un vent d’originalité dans tout ce que l’on nous proposait dans la sphère télévisuelle.
D’un ton juste et d’une ironie subtile, « Daria » a su trouver écho chez de nombreux adolescents en comprenant les différentes appréhensions et questionnements que l’on peut avoir à cet âge-là. Et surtout, nous avions une héroïne marginale, loin de l’image celles que nous avions l’habitude de voir et ayant un humour cynique que l’on savourait sans fin !
A retenir aussi pour la richesse de ses dialogues et sa critique tout à fait juste d’une société qui se fonde que sur l’apparence et les « on dire » ( on pourrait d’ailleurs le transposer sur notre société actuelle).
Si, vous aimez les séries à l’ironie subtile et aux reparties mordantes, regardez cette série incontournable des années 90
Et si, comme moi, vous avez grandi durant cette décennie, vous allez adorer replonger dans cette « bulle de nostalgie » .
Exemples de répliques de Daria:
Autres images:
(Image à la une de RobotGorillaFrAlichen )