Le Cycle d’Avalon, Tome 1: Les Dames du lac de Marion Zimmer Bradley

Par Caroline @Lounapil
Le Cycle d'Avalon, Tome 1: Les Dames du lac de Marion Zimmer Bradley, Publié au Livre de Poche, 2014, 408 pages. La légende du Roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde n'avait, depuis longtemps, inspiré un roman d'une telle envergure, d'un pareil souffle. Et, pour la première fois, ce drame épique nous est conté par une femme à travers le destin de ses principales héroïnes. Bien sûr, Merlin l'Enchanteur, Arthur et son invincible épée Excalibur, Lancelot du Lac et ses vaillants compagnons, tous sont présents mais ce sont ici les femmes, exceptionnellement attachantes, qui tiennent les premiers rôles : Viviane, la Dame du Lac, grande prêtresse d'Avalon, Ygerne, duchesse de Cornouailles et mère d'Arthur, son épouse Guenièvre, Morgane la Fée, soeur et amante du grand roi...

Les Dames du lac est un roman qui traînait dans ma PAL depuis un petit moment. Je me suis décidée enfin à le sortir en me disant qu'un peu de fantasy médiévale ne me ferait pas de mal. Cette lecture n'a clairement pas été un coup de cœur pour moi. Je me suis parfois ennuyée et j'ai trouvé l'intrigue bien longue. Je ne peux pas dire non plus que je n'ai pas aimé ma lecture. Disons que je n'ai pas été emportée comme j'aurais aimé l'être.

Avec ce tome 1, Marion Zimmer Bradley s'attaque à la légende arthurienne mais du point de vue des femmes ce qui reste particulièrement originale. On suit d'abord Ygerne, la future mère d'Arthur qu'elle aura avec Uther Pendragon. La première partie est donc consacrée à la recherche de ce futur roi d'exception que sera Arthur. Parallèlement, on suit aussi Morgane qui va peu à peu être initiée aux mystères de la Déesse. D'Avalon à Tintagel, le lecteur est amené à suivre le destin de ces deux femmes qui jouissent finalement d'une grande liberté puisque la première épousera l'homme qu'elle aime et la seconde suivra la voie qu'elle désire.

Cette première partie m'a ennuyée. Je l'ai trouvé drôlement longue. Ygerne fait figure d'amoureuse transie. Certes, l'amour qu'elle voue à Uther est beau mais leur situation ne m'a pas touchée outre mesure. Quant à Morgane, je n'ai pas vraiment suivi avec exaltation son entrée parmi les prêtresses d'Avalon. Il m'a manqué un petit quelque chose pour que j'apprécie vraiment ma lecture. Les personnages m'ont paru distants, froids. Je n'ai guère accroché.

En revanche, j'ai plutôt apprécié la seconde partie du roman dédiée à Guenièvre, femme d'Arthur et à Morgane. Les choses prennent une autre voie, une nouvelle dynamique. Certes Guenièvre m'a particulièrement déplu. Je ne la voyais pas aussi bigote et mièvre. C'est une nunuche de première catégorie qui m'a fait lever les yeux au ciel plus d'une fois. Cependant, j'ai trouvé son personnage intéressant car il met en perspective l'affrontement entre la religion chrétienne et la religion païenne dédiée à la Déesse. Arthur est pris entre ces deux religions qu'il se doit d'honorer. Guenièvre va le pousser à se parjurer. J'ai réellement trouvé intéressant cette mise en scène du schisme entre deux religions, pourtant bien établies. Quant à Morgane, son personnage prend aussi une dimension plus profonde puisqu'on voit qu'elle gagne en puissance. Ses malheurs et sa douleur ne feront qu'accroître son aura mystique. A travers la rivalité Morgane/Guenièvre, on retrouve la rivalité chrétienne/Païenne et c'est toute une civilisation qui se remet en question et qui est sur le point de basculer.

Les personnages plus secondaires comme Merlin, Lancelot ou Arthur n'apportent guère à l'intrigue puisque l'auteur fait la part belle aux femmes. Il est cependant intéressant de se pencher sur cette partie de l'histoire du point de vue féminin ce qui permet de mettre beaucoup de choses en perspective.

Au final, Les Dames du lac est un roman qui ne m'a pas transcendée. J'en attendais peut-être beaucoup. L'intrigue contemplative est parfois longue et plate. J'ai cependant apprécié la dualité entre les deux religions exacerbée par la rivalité entre Guenièvre et Morgane qui permet une réflexion plus aboutie.