Moi, Malala, de Malala Yousafzai et Patricia McCormick, Livre de Poche Jeunesse, 2015, 320pages
L’histoire
Élevée par des parents éclairés dans un Pakistan en pleine transformation, Malala Yousafzai a toujours été encouragée à défendre ses opinions. Son père, en créant sa propre école et en s’opposant ouvertement aux talibans, lui a montré la voie. Il a instillé en elle la soif d’apprendre, le désir de résister au traitement des femmes dans son pays. Ce jour-là, le 9 octobre 2012, Malala rentre de l’école lorsque, soudain, le bus scolaire s’arrête. Deux hommes armés lui tirent dessus. Son crime ? Avoir osé prétendre aux mêmes droits que les garçons, et avoir dénoncé les talibans qui incendient les écoles et interdisent aux jeunes filles le droit à l’éducation. Pendant dix jours, Malala reste entre la vie et la mort. Mais malgré l’exil, les menaces, les mois de rééducation, Malala est, plus que jamais, résolue à lutter pour ses convictions.
Note : 4/5
Mon humble avis
Tout d’abord, si je n’ai pas mis la note maximale à ce récit, ce n’est pas parce que l’histoire de Malala ne m’intéresse pas, ou parce que j’y ai quelque chose à redire. Ce que je ne comprends pas, c’est le chaos éditorial qu’on retrouve à son propos. Sérieusement, j’avais écouté le livre audio en anglais mais je m’étais faite la réflexion qu’il faudrait que je le relise, pour prendre le temps d’absorber les informations, les noms, etc. J’étais donc ravie que Orianne me joigne ce livre dans son Swap ! En fait, c’est beaucoup plus compliqué que ça, je me suis vite rendue compte que ce livre n’est pas celui que j’avais écouté il y a des mois de cela. Je pense qu’il s’agissait de la version nommée en français Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans, avec la collaboration de Christina Lamb et non Patricia McCormick. Arcanes Ouvertes en fait d’ailleurs une chronique que je vous invite à aller lire.
En recherchant sur les interweb l’édition que j’ai, je suis également tombée sur un autre livre : L’histoire de Malala, cette fois-ci une histoire beaucoup plus romancée dont Malala Yousafzai n’est même pas auteure. Bref, c’est une sacrée pagaille. Je suis complètement d’accord que ce récit devrait être propagé et lu par beaucoup de monde, mais je trouve que multiplier les éditions, réécrire des livres déjà écrits et inviter des choses déjà parfaitement dites et validées par la personne qui les a vécu… ça rend la chose confuse et ça sent même un peu la ruée vers l’or, ce qui ne devrait pas être le but. Alors certes, l’édition que j’ai lue, Moi, Malala, semble plus ciblée jeunesse, mais il me semble que le premier ouvrage paru, avec Christina Lamb, peut tout à fait être compris. Il est d’ailleurs plus intéressant.
C’était parce que, quand notre professeur nous disait, comme le faisait Mlle Urfat à l’école primaire, « Excellent ! » ou « Bravo ! », notre cœur s’envolait. Parce que, quand un professeur vous estime, vous pensez « Je suis véritablement quelqu’un ! ». Dans une société où les gens croient que les filles sont des êtres faibles incapables de rien faire d’autre que la cuisine et le ménage, vous pensez : « Je suis bonne à quelque chose ! ».
Dans Moi, Malala, le contexte historique, géographique et politique du Swat et du Pakistan n’est aucunement expliqué. Il s’agit vraiment de la vie de Malala, son point de vue sur l’école, sur l’arrivée des Talibans et finalement le vécu de sa famille. Ce qui est très intéressant et permet de s’identifier à elle, de comprendre la tragédie qu’elle a traversé et les dangers qui ont inquiété sa famille, ses amis et son pays tout entier. Pour seul contexte historique, on nous présente une chronologie des événements importants à la fin du livre mais je trouve ça indigeste et je n’en ai pas retenu grand-chose, alors que les explications intégrées dans le récit de Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans étaient beaucoup plus claires.
Et je pense : « Quel pays intéressant que celui-ci, où certaines filles ont le droit de couvrir leur corps et d’autres sont libres de ne pas le faire. »
L’histoire de Malala Yousafzai est importante, alors bien sûr je ne peux qu’encourager la lecture de l’une ou de l’autre édition. Mais je pense qu’il est plus complet et plus intéressant de choisir Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans, que j’ai toujours envie de relire finalement, pour avoir accès à ce contexte et ces explications plus détaillées, un récit moins « lissé » si je puis dire…
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