Première vacance avec chéri…
Chéri (se baladant en vélo, à traversant champs avec moi): C’est agréable, hein ? Loin du boulot et de la ville…
Moi (lui souriant. Puis lui montrant du doigt): C’est quoi ça
Chéri (surpris): Ben… Une vache
Moi (continuant): Et là, c’est quoi ce machin plein de laine
Chéri (me regardant avec les yeux ronds): Non, mais tu rigoles là ? C’est un mouton.
Moi (le dépassant avec mon vélo et lui tirant la langue): Oui, je voulais juste voir si tu les reconnaissais !
Chéri (souriant et pédalant plus vite): Attends que je t’attrape !
AUTEUR: Benoït Minville
TITRE: LES BELLES VIES
ÉDITEUR, ANNÉE: Sarbacane, 2016
NOMBRE DE PAGES: 231 pages.
Qu’est-ce qu’il serait agréable de retrouver très vite les vacances d’été ! De pouvoir profiter de ses longues journées pour se balader, lire, faire un tour dans les brocantes pour dénicher la perle rare, manger des glaces… Bref ! En attendant que les beaux jours arrivent, on s’arme de bonnet, écharpe et gants pour se protéger du froid. Et surtout éviter de croiser Miss Grippe: j’aime bien être sous la couette au chaud, mais pas entourés d’une tonne de mouchoirs !
Bref ! Je vous présente « Les belles vies » de Benoît Minville.
Résumé:
« Vasco et Djib sont inséparables depuis leur naissance. Turbulents, pas vraiment délinquants, ils cumulent les bêtises plus ou moins graves, les rires et les bleus. Vasco est en CFA BTP, Djib passe en première S.
Leur dernière rixe est pourtant celle de trop… Afin de leur mettre du plomb dans la tête, leurs parents décident d’employer les grands moyens : ils envoient les deux ados dans la Nièvre, le temps d’un été chez un ami du père de Vasco, entrepreneur local qui propose ses services comme famille d’accueil pour la DDASS. C’est dans cette campagne éloignée de tout, France profonde dont on parle peu, qu’ils vont rencontrer et se confronter à une autre forme de jeunesse : celle des enfants élevés par celle que tous surnomment « Tata », une femme qui accueille des enfants placés et donne sa vie aux autres. »
Il y’a de bien meilleurs façons de commencer les vacances. Djib et Vasco, isolés dans la chambre de ce dernier, se demandent quelles décisions vont prendre leurs parents. Avec cette dernière bagarre qui aura sûrement pour résultat une plainte au commissariat, ils savent qu’ils vont devoir revoir leurs attitudes. Ils ne sont pas de mauvais garçons, mais ils ont dépassé les limites.
La décision des parents est prise: ils vont passer leurs vacances d’été à Nièvre chez des proches de l’entourage du père de Vasco. Ils devront donner un coup de main pour divers travaux dans la maison. Les garçons se voient donc condamnés à vivre de ternes vacances d’été, dans la campagne profonde.
Mais si tout ne se passe pas comme ils le pensaient ? Ce séjour ne sera-t-il pas, au contraire, l’un de leurs plus beaux souvenirs ?
Pendant le temps d’une lecture, j’ai oublié le froid mordant de l’hiver pour partager leurs vacances. Et c’est d’une facilité assez déconcertante que l’auteur, d’une plume fluide et simple, nous plonge dans ce récit tel un nouveau membre dans la « famille » qui va recevoir les garçons.
Composés d’un couple, surnommé « Tonton » et « Tata », ils accueillent dans leur foyer les enfants en difficulté. Avec une vie simple et diverses activités, ils apportent un peu de douceur dans leurs vies un peu chaotiques:
– il y’a les jumeaux qui gardent des traces physiques de mauvais traitements
– Trois petits-enfants, deux soeurs et un petit frère, qui ont perdu leur mère
– Et trois adolescents : Chloé qui se passionne pour le théatre, Jessica qui joue avec son physique pour combler un manque de soi et son frère Dylan, qui essaye tant bien que mal de canaliser la colère qui gronde en lui.
Bien que chacun de ses enfants ont un lourd passé, l’auteur réussit avec simplicité et sans avoir à jouer avec les sentiments du lecteur, à nous faire comprendre la source de leurs « failles » et de ressentir de l’empathie pour chacun d’entre eux.
C’est dans ce contexte particulier que va se dérouler les vacances de nos deux jeunes protagonistes. Bien que certains rapports aient commencé de manière houleuse, petit à petit, des relations vont se nouer. Et sans vraiment se rendre compte, on se laisse embarquer dans leurs diverses activités, appréciant les bons moments et espérant, tout comme les jeunes personnages, que l’été ne finisse pas.
Parfois, durant ma lecture, je posais le livre un instant et je me rappelais avec un petit sourire certains souvenirs de mes anciennes vacances: lorsque les journées semblaient trop courtes, que l’on profitait de longues soirées à discuter et à rire, des activités en plein air… Bref ! C’était agréable de m’en rappeler grâce à ce roman.
Quant à la fin, elle m’a beaucoup touché. C’est un des plus beaux plaidoyers pour l’espoir. Oui, l’espoir que bien que la vie peut être difficile, voire sombre, il y’a aussi des moments de bonheur qui se transforment en doux souvenirs.
L’espoir que malgré les différences, nous pouvons créer des liens et s’entraider les uns et les autres.
L’espoir qui peut être présent en chacun d’entre nous…
Conclusion:
Ce fut l’un de mes premiers romans lus en ce début d’année 2017 et je fus agréablement surprise. Je ne pensais pas que j’allais autant apprécier la plume de l’auteur. Fluide, agréable et très dynamique, on se laisse emporter sans retenue par cette ambiance estivale et les divers sentiments que se partagent les personnages.
C’est un très beau roman plein d’espoir qui vous fera passer une très agréable lecture.
C’est bizarre… Durant le temps d’une lecture, j’ai quitté l’hiver pour un été rempli de rires d’enfants… Et cela va me manquer.
(Image à la une de Pample )