Marquer les ombres

Marquer les ombres

Veronica Roth

publié en 2017

480 pages

science-fiction

L’extrait 

« Je connaissais [ma raison de continuer] : il y avait une faim en moi, depuis toujours. Elle était plus forte que la douleur, et continuait à me ronger même quand tout le reste en moi avait renoncé. Ce n’était pas de l’espoir ; ça ne me portait pas ; ça rampait, ça me tirait en s’accrochant avec des griffes, sans me laisser le choix.

Et lorsque je cherchai finalement à le nommer, je m’aperçus que c’était quelque chose de très simple : le désir de vivre. »

La note

♥♥♥♥♥

La critique

N’étant pas une super fan de Veronica Roth (j’ai eu un peu de mal avec Divergente), j’ai franchement hésité avant de me procurer ce livre, surtout face à la polémique qu’il semble susciter, sur laquelle je reviens plus bas. Et, heureusement, Marquer les ombres se révèle être une très bonne surprise !

Commençons par le positif, notamment sur les personnages. C’est surtout leur évolution que j’ai beaucoup apprécié, chacun étant confronté à une culture bien différente de celle de leur origine : ils partent tous avec des préjugés, et j’ai apprécié le fait que ces préjugés s’effacent au fil des pages ! Deux cultures qui apprennent à mieux se connaître, c’est très intéressant à observer.

Et c’est là que, pour beaucoup, l’auteur fait preuve de racisme. Histoire que vous compreniez, je vous présente les deux peuples : d’un côté les Shotet, sauvages et violents, de l’autre les Thuvhé, plus pacifiques. Si je vous dis, en plus, que les Shotet ont une couleur de peau plus sombre, vous pensez à du racisme ? Personnellement, non. Le net s’est enflammé, alors qu’il est écrit plusieurs fois dans le roman que toutes les couleurs de peau ou presque sont représentées dans les deux nations, mais personne ne l’a mentionné. Simple exemple qui m’a fait halluciner : une blogueuse montre qu’il y a du racisme en prenant comme exemple le langage. Celui du peuple Thuvhé (peau plus claire) est décrit comme beau, avec de jolis sons ; tandis que celui des Shotet (peau plus sombre) est décrit comme guttural… Apparemment, ce serait du racisme. Alors oui, certaines phrases peuvent surprendre quand elles sont hors contexte, mais dans le livre elles n’expriment en aucun cas du racisme.

Pour revenir dans le plus positif, j’ai beaucoup apprécié Cyra : son pouvoir est impressionnant, et c’est le personnage qui a l’évolution la plus intéressante. Elle passe d’une fille faible à une fille très forte, et d’une façon plus ou moins admirable… Akos quant à lui a été un peu plus compliqué à comprendre, mais j’ai fini par m’attacher à lui quand il entre en contact avec Cyra : sa véritable personnalité éclate, et ne le rend que meilleur ! Aussi, l’écriture est super addictive et très agréable à lire, ce qui rend ce roman impossible à lâcher !

Mais le roman possède aussi quelques défauts, le plus grand étant la non-utilisation de l’espace. Je m’explique. L’histoire aurait pu se passer n’importe où que ça n’aurait rien changé : l’espace n’est pas vraiment mis en valeur (j’ai souvent oublié que ça s’y passait, d’ailleurs…), et c’est bien dommage car développer cet aspect du récit aurait pu apporter un gros plus ! Aussi, j’ai eu du mal à voir où l’auteur voulait en venir pour son histoire au début, le fil conducteur est assez subtil et on nous donne beaucoup d’infos dans les premières pages : heureusement, ce sentiment s’oublie au fil des pages. Quant à la fin, j’ai appris que c’est une duologie, donc je peux comprendre qu’elle soit ainsi…même si c’est frustrant (mais je vous laisse découvrir ça).

En bref, une lecture très agréable, j’attends la suite avec impatience !