Comme il est de coutume chaque année -j'exagère presque mais pas tant que ça- Captain Marvel a droit à sa nouvelle série. Ce sont les événements qui clôturent la seconde Civil War qui justifient ce nouveau nouveau départ. Disons, pour ne pas gâcher l'effet de surprise, que l'heroine n'est pas forcément la plus appréciée et demandée de l'univers Marvel. Pour donner une nouvelle direction à son existence, elle se console donc toujours avec la Division Alpha, ce qui donne l'occasion à la scénariste Margaret Stohl de proposer quelques scènes divertissantes, comme celle où le pauvre Sasquatch en est réduit à utiliser sa fourrure pour servir de chauffeur à mademoiselle, et lui fournir du chocolat. Sur ce point, il s'agit d'un titre qui est bien ancré dans l'habitude habituelle qu'à pris désormais la maison des idées, celle de fournir des aventures décalées et empreintes d'un ton léger, avec des dialogues qui fusent comme autant de punchlines, et souvent des dessins arty ou cartoony. Ici c'est un peu le cas avec Carol Danvers, qui est même obligée d'assister au tournage d'un film relatant ses exploits, pour financer ses activités super héroïques. Heureusement il lui reste aussi de temps en temps des choses un peu plus sérieuses à faire, comme défendre la planète de menaces ou invasions extraterrestres. C'est là que le propos se fait un poil plus sérieux et politique, avec un camp de réfugiés pour aliens, installé dans la Forêt Noire, et qui est mis à sac par une espèce de ranger métamorphe venu s'emparer d'un bébé kree. Comme vous le savez sûrement, Carol a fusionné avec l'ancien glorieux Captain Mar-Vell, et depuis son ADN est en partie kree, ce qui explique en quoi ça la concerne au premier chef. Très franchement, ce premier numéro tarde à décoller, et si dans les dernières pages on s'attend à un twist prenant, en réalité on est déçus, car jamais le récit ne prend de virage novateur ou audacieux, et gâche les bonnes intentions (un examen politique et sociologique sur fond de crises des réfugiés? Non, juste une évocation pour faire tendance, mais pas d'approfondissement) en ronronnant, répétant des choses déjà vues, singeant les mimiques narratives du moment.
Reste le plaisir de voir que Ramon Rosanas gagne en assurance mois après mois, et donne une dignité à l'ensemble, qui se laisse donc lire sans trop se forcer. Mais si vous prétendez avancer de vraies exigences artistiques, où avoir enfin le titre qui consacrera Carol au firmament mensuel, attendez l'année prochaine (peut-être...).
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