Karine Giebel
Pourquoi ai-je accepté de la suivre pour boire un dernier verre ?
Où suis-je ?
Pourquoi je suis dans une cage ?
Oh mais pourquoi je suis incapable de savoir résister à une femme ?
Et dire que ma propre femme doit être morte d'inquiétude.. C'est fini, j'arrête de la tromper... Enfin je crois, je vais essayer....
Que va-t-il m'arriver ???
Je confirme ce que j'ai écrit pour ma précédente chronique de Karine Giebel : elle n'aime pas les fins heureuses.
Elle n'embellit pas ses personnages, elle les présente cash, sans fioriture, dans tout ce qu'ils peuvent représenter de faux, de malsain... C'est ce qui fait son succès dans un sens, un homme ou une femme tels qu'ils sont, comme nous sommes, nous permettant de nous dire qu'ils nous ressemblent.
Les morsures de l'ombre est un huis clos saisissant et angoissant qui débute par le réveil brutal de Benoît, policier, qui se retrouve enfermé dans une cage après avoir suivi une femme pour un dernier verre, et plus, chez elle.
A son réveil, il se retrouve en cage, à sa merci.
Loin de se remettre en question, il rejette sur sa geôlière toute la situation et se met à l'insulter.
Mais qui est-elle au juste ? Une nana complètement folle qui veut s'amuser avec lui ? Une femme qui se venge de lui car, ayant été une conquête, elle n'a pas supporté d'être virée après action ?
Telles sont les questions que se posent notre policier mais sans jamais se dire que c'est peut-être lui le problème. Tellement sûr de lui notre Benoît.
Il y a une bonne raison à tout cela, mais laquelle. Elle semble le connaitre, elle l'a suivi, elle semble comme obsédée par lui, mais lui, ne se souvient de rien la connaissant.
Sa vie va se dérouler comme un film. Il va tenter de se souvenir de tout ce qui pourrait lui sauver la vie. Car enfin, il a compris qu'elle en voulait à sa vie. Elle lui reproche quelque chose mais il ne sait pas quoi.
Dans le même, ses collègues le cherchent et vont devoir fouiller sa vie. Son couple, qui semble parfait, ses petits secrets bien cachés, mais pas tant que ça.
Personne n'aime voir exposé au grand jour ses petites manies, ses secrets bien cachés et ses vices.
Karine Giebel nous décrypte morceau par morceau la vie de cet homme qui passe ses jours à mentir à tout le monde, à sa femme tellement cocue qu'elle passe pas les portes, à ses maitresses à qui il fait croire qu'il les aime.
Son bourreau va l'obliger à devoir affronter sa vraie nature et c'est ce qui fait le plus mal à Benoît.
Ce livre n'est pas toujours facile à lire. L'histoire est saisissante et angoissante. Cette femme qui a réussi à le kidnapper est complètement folle mais comment en est-elle arrivée là ?
Ce livre est angoissant car il montre à quel point n'importe quelle personne saine d'esprit peut sombrer du jour au lendemain. Ce livre est une histoire de vengeance, mûrement réfléchie, longuement pensée et mise au point mais aussi, une histoire de remise en question.
J'ai fermé ce livre en ressentant des émotions partagées mais j'ai adoré le lire. Comme toujours avec Karine Giebel, je ne me sens pas entière après l'avoir lu mais j'aime la lire.
Très bonne lecture à vous tous.