- Harry Potter et l'Enfant Maudit - Cata ou pas ? -

Par Valentine Pumpkins @valpumpkins

Voilà enfin la chronique promise il y a fort fort longtemps. Faut dire que même quelques jours/une semaine après l'avoir fini, je ne sais toujours pas quoi en penser. Pour vous situer un peu l'action de ma lecture, j'ai enchaîné avec cette pièce tout de suite après avoir terminé le septième tome de la série originelle, plongée que j'étais dans l'univers de J.K. Rowling. Et bien que l'ayant acheté le jour J de la sortie anglaise, j'ai traîné les pieds en voyant toutes les critiques négatives sur les réseaux sociaux. Et finalement, c'est peut-être ce qui m'a sauvé, moi et mon fanatisme d'Harry Potter
Explications-nous
Message de service pour celles et ceux qui ont l'intention de le lire et souhaitent rester vierges de tout spoiler : ça va balancer ici, planquez votre tête sous une couette, un chat, une soupière, peu importe, mais faites attention où vos jolis yeux se posent. Pour les autres, allons-y, dans la joie et la bonne humeur !
L'histoire reprend directement là où s'arrête l'épilogue du septième tome, nous retrouvons donc nos trois héros favoris, plus âgés, accompagnant leurs enfants au Poudlard Express. Et, Titine est peut-être trop bon public, elle ne sait pas, mais ça a direct fonctionné #poilssurlesbrasquifontcoucou. Titine a aimé faire la rencontre d'Albus, fils d'Harry et de Ginny, et surtout, de Scorpius, le fils de Drago. Mais il faut avouer qu'Albus est sacrément tête à claques. L'ado de base. Celui qui geint tout le temps, qui "n'a vraiment pas de chance d'avoir un père pareil" et "de toute façon, papa, il m'aime trooooop pas". Oui bon. Tais-toi. Le personnage, même s'il a ses petits côtés attachants, regroupe tous les mauvais côtés d'Harry, notamment ceux que l'on découvre à fond les ballons dans le cinquième tome, L'Ordre du Phénix, le sale gosse râleur et mauvais avec ceux qui l'aiment et font tout pour l'aider [aparté n°1 : c'est quelque chose qui m'a encore plus sauté aux yeux pendant cette énième relecture, Harry est absolument infect, méchant avec Ron et Hermione]. La bonne surprise, par contre, c'est le personnage de Scorpius, le fils de Drago donc. Parce que si Albus = Harry des mauvais jours, Scorpius = Drago à ses meilleurs moments. Le môme est gentil, adorable même, drôle, et, même si je soupçonne d'avoir créé la chose pour le plaisir des auteurs de fanfiction, Drago ♥ Harry (et par ♥, je veux bien sûr dire une bonne vieille romance gay)(pour ne pas dire porno), "légèrement" amoureux de son best-friend forever, Albus (mais tout cela est très sous-entendu).
Le reste des personnages ne différencie pas vraiment de ce que nous connaissons, Harry est toujours torturé, Hermione est toujours très intelligente et agaçante et Ron est toujours... Ron. Et très amoureux de sa femme, c'est tellement chou. 
En lui-même, le récit ne casse pas trois pattes à un caneton boiteux. Prenez un retourneur de temps, des ados perdus, un père gâteux qui veut revoir son fils (Edward Cullen)(Pardon, elle était facile, je parle bien entendu de Cédric Diggory) et un (ou plusieurs) Tournoi des Trois Sorciers, mélangez bien et vous aurez la recette. Notez que je trouve particulièrement regrettable que la culture populaire des sorciers n'inclue pas le visionnage en rediff des trois Retour vers le futur, ça leur aurait évité bien des soucis, à nos ados. Le continuum espace-temps, tout ça, Toujours écouter Doc. TOUJOURS.
"Cette rencontre créerait un paradoxe temporel dont l'issue engendrerait une réaction en chaîne qui pourrait déchirer le tissu même du continuum espace-temps, provoquant la destruction totale de l'Univers." par exemple...
Bref. On avance, on recule, on découvre des réalités alternatives du genre "et si Harry n'avait pas réussi à vaincre Voldemort" (mon passage préféré pour tout vous dire) et on retrouve quelques personnages morts depuis bien longtemps. Et ça, c'est le côté chouette, le fanservice, même si tout le monde sait que ce n'est pas forcément ce qu'il faut faire pour écrire une histoire intéressante. En fait, il ne faut vraiment pas prendre cette pièce comme une suite directe ou même comme faisant partie de la série originelle, c'est plutôt une sorte de spin-off, sympa à lire mais qui ne marquera sans doute pas la littérature comme les sept romans l'ont fait. Le secret est sans doute de ne pas trop en attendre, sous peine d'être forcément (et fortement) déçu. Ma plus grande déception reste ici la "révélation", la véritable identité de ce fameux "enfant maudit" (mince, je suis trop sympa, je n'ose même pas l'écrire)[aparté n°2 : wait a minute, je cherche comment créer une balise spoiler...] 
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Le fameux enfant maudit donc, n'est rien d'autre que le rejeton de l'enfer, produit par Voldemort lui-même et porté par Bellatrix. Bon déjà, qui a du mal à visualiser Voldemort faire des galipettes ? Moi. Même si Bellatrix ne demande que ça et que les êtres humains ont des besoins, pour moi, Voldemort s'est tellement séparé de sa part d'homme que ça me parait totalement aberrant. Et il n'a plus de nez, si vous voyez ce que je veux dire...
Bref, voyez, c'est du grand n'importe quoi. Mais soit. Bon public, je vous dis. Cela dit, ce ne sera jamais MA réalité, ça ne changera pas la vision que j'ai du ou des personnages.
Le format pièce de théâtre joue aussi sur le rejet de cette pseudo-suite, je pense, habitués que nous sommes aux descriptions et aux digressions de la parfaite J.K. Rowling, ce texte peut sembler bien trop court et peu détaillé. J'avoue que ça m'a gêné au tout début, avant que mon cerveau, ce fourbe, finisse par accepter ce qu'il était en train de zieuter et j'ai poursuivi ma lecture en me demandant tout du long comment ils avaient réussi à rendre ça en real life. Sur scène, la pièce doit envoyer du pâté bien comme il faut et on doit aisément oublier les problèmes du scénario devant les balais qui volent et les Expeliarmus à tout va. Bon sang, comme j'espère qu'ils nous la sortent un jour en dvd, ça n'aura sans doute pas la même beauté qu'en direct live mais je pourrais sans doute m'en contenter.

Broco n'est que perplexitude
mais Broco est content
tout de même.


En Bref
Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment. Mais je ne suis pas non plus totalement subjuguée et je me rends bien compte que ce bon moment tient juste au simple fait de retrouver des personnages aimés plus qu'à l'histoire en elle-même. Ce bouquin est plein de défauts et se contente d'être un hommage visuel (je réitère, sur scène, ça doit être MAGIQUE) et pas un récit à part entière. Et je suis persuadée qu'avoir attendu si longtemps avant de le lire lui a fait trouver grâce à mes yeux parce que, en toute honnêteté, j'en attendais bien pire. Et oui, je pense aussi qu'il ne s'agit ici que de soutirer quelques sous de plus à des Potterhead avides et désespérés d'avoir encore un morceau de plus (pas pour la pièce de théâtre en tant que telle mais vraiment pour la publication du script). Personnellement, j'accepte complètement de me faire plumer quand il s'agit du sorcier, personne ne me met la baguette de sureau sur la tempe. Cela dit, j'en veux tout de même à la pourtant parfaite J.K. Rowling qui, au lieu de nous pondre l'histoire tant attendue des Maraudeurs, se contente de sortir quelques petits textes par-ci par-là (et valide ce genre de trucs par exemple) : soit tu laisses Harry tranquille, ma cocotte, soit tu y vas carrément et tu fais du BON fanservice, celui qu'on attend tous en frétillant (y a que moi qui m'en fous qu'Harry ou Hermione fasse un bisou, et plus si affinité, à Drago ?). Mais, encore une fois, la dame, elle fait bien ce qu'elle veut.