Présentation de l’éditeur :
Un conte érotique chinois dans lequel deux sœurs usent d’un olisbos trouble Jeanne, stagiaire au musée du Quai Branly. Ce jouet de bois est celui-là même qui figure dans l’exposition que Jeanne prépare sous le regard attentif de son tuteur.
Passé et présent se rejoignent dans cette nouvelle érotique.
Mon avis :
Voici un texte érotique comme j’aimerais en lire plus souvent. Le style d’abord, précis, ouvragé comme une estampe orientale, avec un vocabulaire riche et une syntaxe irréprochable. Rien que la forme est un régal. L’histoire quant à elle est simple mais néanmoins astucieusement conduite. Il y a une histoire dans l’histoire ; au récit de cette jeune assistante qui tombe sous le charme de son supérieur se greffe un retour dans la Chine ancienne, du temps où les maris ne se préoccupaient guère de la satisfaction de leurs épouses – mais ce temps est-il bien révolu ?
L’expression est savoureuse, avec un goût suranné, châtié, léger et toutefois licencieux, dévoilant une perversion douce et tranquille. L’ambiance orientale, réfléchie et méthodique, est subtilement recréée, et en quelques traits, nous voilà plongés dans le monde secret de deux sœurs complices jusque dans la débauche. L’art de créer un univers en quelques mots.
Extrait :
« Alors que sur sa couche, elle cherchait le repos, lui vint cependant une idée. Elle sortit le livre de sa cachette et le compulsa à la hâte jusqu’à la page qui apporta une solution à son inquiétude. Inutile pour Dajie de prendre un jeune amant vigoureux et agile pour câliner sa solitude ! Il existait un autre moyen de combler la béance de ses chairs, qui la placerait hors de danger des commérages et lui épargnerait la vengeance de l’époux outragé, si parvenait à ses oreilles le récit de son inconduite.
C’est ainsi que, dès le lendemain, Xiang s’enquit d’un fabricant d’objets de plaisir. Elle parlementa avec une entremetteuse pour se faire livrer au plus tôt un manche à femme, de taille médiane seulement, car elle se doutait qu’après avoir goûté à un olisbos d’envergure, Dajie ne pourrait se satisfaire des maigres prouesses d’un mari venu, entre deux procès, répandre sa pluie fertile. »
Date de parution : 20/01/2017