"Tu te sens plutôt italienne ou plutôt allemande ?"
Toute sa vie, Eva entend cette question. Eva est née et a grandi tout au nord de l'Italie, dans le Sud-Tyrol ou Haut-Adige, un petit bout de territoire tombée dans l'escarcelle italienne à la fin de la Première guerre mondiale, où les habitants sont majoritairement germanophones.
Le roman entremêle deux époques et les destins de deux femmes. D'un côté, la dure vie de mère célibataire menée par Gerda. De l'autre, les réflexions de sa fille Eva, lors de l'interminable trajet en train qui la conduit, depuis son Sud-Tyrol natal, jusqu'à la pointe de la Calabre, au chevet de l'ancien amoureux de sa mère.
Eva dort est un très beau roman à tous points de vue. L'histoire de Gerda, dans sa soif de liberté, est émouvante et désespérante. On découvre le contexte historique de ce petit morceau d'Italie, italianisé de force, ensanglanté par les attentats indépendantistes, et finalement autonomisé, le tout sur fond d'Italie des années 1960 et 1970, développement du tourisme et années de plomb compris. On s'attache à la beauté de ces vallées montagnardes, une beauté teintée de mélancolie.
Voilà une jolie pépite, qui prouve si besoin était la vitalité de la jeune littérature italienne (voir Silvia Avallone, dans un genre bien différent pourtant, avec D'acier).
Toute sa vie, Eva entend cette question. Eva est née et a grandi tout au nord de l'Italie, dans le Sud-Tyrol ou Haut-Adige, un petit bout de territoire tombée dans l'escarcelle italienne à la fin de la Première guerre mondiale, où les habitants sont majoritairement germanophones.
Le roman entremêle deux époques et les destins de deux femmes. D'un côté, la dure vie de mère célibataire menée par Gerda. De l'autre, les réflexions de sa fille Eva, lors de l'interminable trajet en train qui la conduit, depuis son Sud-Tyrol natal, jusqu'à la pointe de la Calabre, au chevet de l'ancien amoureux de sa mère.
Eva dort est un très beau roman à tous points de vue. L'histoire de Gerda, dans sa soif de liberté, est émouvante et désespérante. On découvre le contexte historique de ce petit morceau d'Italie, italianisé de force, ensanglanté par les attentats indépendantistes, et finalement autonomisé, le tout sur fond d'Italie des années 1960 et 1970, développement du tourisme et années de plomb compris. On s'attache à la beauté de ces vallées montagnardes, une beauté teintée de mélancolie.
Voilà une jolie pépite, qui prouve si besoin était la vitalité de la jeune littérature italienne (voir Silvia Avallone, dans un genre bien différent pourtant, avec D'acier).