Un matin, alors qu’elle se rend au lycée, Naho reçoit une drôle de lettre… une lettre du futur ! La jeune femme qu’elle est devenue dix ans plus tard, rongée par de nombreux remords, souhaite aider celle qu’elle était autrefois à ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle. Aussi, elle a décrit, dans un long courrier, les événements qui vont se dérouler dans la vie de Naho lors des prochains mois, lui indiquant même comment elle doit se comporter. Mais Naho, a bien du mal à y croire, à cette histoire… Et de toute façon, elle manque bien trop d’assurance en elle pour suivre certaines directives indiquées dans ce curieux courrier. Pour le moment, la seule chose dont elle est sûre, c’est que Kakeru, le nouvel élève de la classe, ne la laisse pas indifférente…
Mon avis
Lorsqu’on est comme moi une dévoreuse de mangas et qu’on a lu une myriade de shojos, on cherche toujours la série qui sortira son épingle du jeu, celle qui nous marque et se démarque. A la lecture du premier tome d’Orange, j’ai su que ce manga possédait ce petit quelque chose qui ferait que je ne pourrais qu’être séduite !
De prime abord on pourrait croire qu’Orange a tout du shojo banal avec le genre de romance habituelle dans ce type de mangas, mais détrompez-vous, il est bien plus qu’il n’y paraît. Naho, qui vient de fêter son seizième anniversaire, reçoit une lettre pour le moins étrange. En effet, il semblerait qu’elle lui ait été envoyée du futur par nulle autre qu’elle-même 10 ans plus tard. Cette dernière y décrit les événements que l’adolescente va vivre dans les mois à venir et lui demande d’en changer certains. Car voyez-vous, la Naho de 26 ans a nourri depuis dix ans de profonds regrets et souhaiterait modifier le cours des choses. D’abord dubitative, l’adolescente finira par se rendre à l’évidence et admettre que tout ce qui est raconté dans la lettre va vraiment se produire, à commencer par l’arrivée d’un nouvel élève, Kakeru.
Ichigo Takano aborde une thématique originale et pose par le biais de son personnage une question que l’on s’est tous plus ou moins demandés à un moment ou l’autre. Si on avait l’opportunité d’influer sur notre passé pour changer notre avenir, que ferions-nous? Serions-nous capables de prendre le risque de modifier certaines de nos actions sans garantie d’un avenir meilleur? C’est ce choix difficile que devra faire Naho, car elle va vite découvrir que ses actions n’auront pas seulement une influence sur elle-même mais également sur son entourage. La mangaka nous entraîne dans son histoire avec une narration à la fois sensible et touchante. J’ai particulièrement apprécié le contraste qui se crée entre l’innocence et l’insouciance de l’environnement de la Naho de 16 ans et la maturité voire l’aspect dramatique que l’on découvre à travers des aperçus de la vie de la Naho de 26 ans.
On s’attache bien malgré nous à Naho, même si son attitude passive m’a quelque fois agacée. Il faut dire qu’en plus d’être une adolescente timide, Naho manque cruellement d’assurance et de confiance en elle, si bien qu’elle a tendance à s’effacer devant les autres. On peut donc facilement se douter que ça ne sera pas chose aisée pour elle de mener à bien les consignes de la lettre. Elle devra se faire violence pour s’affirmer davantage et oser certaines décisions qu’elle n’aurait pas eu le courage de prendre à la base. Ce qui la rend d’autant plus touchante c’est que malgré ses indécisions et ses peurs, elle fait des efforts et souhaite plus que tout améliorer les choses. On aura en parallèle le plaisir de faire la connaissance de la Naho du futur qui suscite à la fois notre intérêt et apporte avec elle son lot d’interrogations. D’autres personnages sont également de la partie à savoir, le groupe d’amis de Naho, mais pour le moment on en sait pas beaucoup sur eux. Je pense qu’ils seront davantage mis en avant dans les prochains tomes.
Pour ce qui est des dessins, je trouve qu’ils sont de qualité et correspondent parfaitement à l’ambiance du récit. Le trait graphique d’Ichigo Takano est certes classique, mais il est fin et soigné. Les personnages sont simplement représentés mais demeurent très expressifs et on ne manquera pas d’apprécier la palette d’émotions qui s’en dégage. La mise en page est aérée avec des décors minimalistes et épurés, qui permettent une meilleure valorisation des planches.
En bref, ce premier tome pose les bases d’une série prometteuse. Ichigo Takano signe avec Orange une histoire prenante, à la fois rafraîchissante et tendre. On se laisse happer par le récit et on essaye d’imaginer notre réaction si on était à la place de la Naho adolescente. On n’a plus qu’une envie…se plonger très vite dans le prochain tome !