Vivre près des tilleuls, un texte collectif…

Par Krolfranca

Titre : Vivre près des tilleuls

Auteur : L'ajar (collectif de jeunes auteurs romands et romandes)

Editeur : Flammarion

Date de parution : 2016

" La fiction n'est absolument pas le contraire du réel. "

A partir de ce postulat, ces jeunes auteurs se sont emparés du sujet périlleux de la perte d'un enfant pour créer les " notes " d'une écrivaine totalement fictive. Et ils prouvent qu'on peut écrire, inventer des personnages, rendre compte d'émotions et de sentiments sans jamais les avoir vécus. Mais n'est-ce pas le propre d'un romancier ? Un romancier qui n'écrit pas d'autofiction (un vrai romancier ! Il en existe encore... surtout à l'étranger...) le démontre dans chacun de ses romans. N'enfoncent-ils pas une porte ouverte ?

Ceci dit, leur texte est une réussite, il est épuré à l'extrême, travaillé pour ne jamais laisser libre cours au pathos. Il ne verse jamais dans la lourdeur des mots emprunts de chagrin. Il est juste. Chaque mot est pesé, calculé. C'est un texte à la fois sobre et pudique. Pas de débordements excessifs, pas de facilité d'écriture. Il ne joue pas sur la corde sensible du deuil.

Les chapitres sont courts, voire très courts. Ils sont un épisode de vie, une impression, un sentiment.

C'est un bel exercice littéraire. Cependant, je ne suis pas certaine qu'il laisse dans mon souvenir une empreinte durable. Et il n'a évidemment pas la densité d'un roman qui entre dans le vif du sujet et le développe. Ce texte ne fait qu'effleurer le sujet et même s'il est juste, il est bref ! Il faut le lire comme on lit un poème. C'est une fulgurance.

" L'enfance, c'est croire que la vie ne s'arrêtera jamais. "

" Les marguerites ne sont pas des fleurs sérieuses. "

" Ne pas avoir cru, dans l'arrogance des créatrices, que la feuille pouvait tomber au printemps. "