Cover Story (reloaded) c'est une cover, une histoire, quelques explications. Second épisode, avec The Punisher #60 (1992).
Non, on ne vous a pas menti, je vous assure. Le Punisher est bien un personnage tout ce qu'il y a de plus blanc, le justicier Wasp par excellence, avec une famille détruite et une soif de vengeance inextinguible. Alors que fait-il sur cette cover, plus bronzé que Barack Obama, en compagnie de Luke Cage, la plus grande star afro-américaine made in Marvel? Le Punisher est donc devenu noir, depuis l'intervention de chirurgie plastique d'une infirmière junkie, Melinda Brewer. Ceci s'est produit dans une saga en sept parties, intitulée The Final Days, durant l'été 1992. Disons qu'il s'agissait là d'un moyen désespéré pour rendre à Frank Castle son apparence première, après qu'il eut été défiguré atrocement par son ennemi archi-connu, Jigsaw. Première répercussion de ce changement étonnant : alors qu'il fait route vers Chicago et s'assoupit au volant, Frank Castle est arrêté par des policiers qui le contrôlent sans ménagements, ce qui provoque une rixe à caractère raciste. Heureusement, le monde Marvel est très petit : Luke Cage, "héros à louer" doté d'une peau plus dure que le diamant (et donc quasi invulnérable) passait par là et va le tirer d'affaire. Une manière comme une autre de dénoncer cette violence policière de toujours, qui fait qu'il vaut mieux, aux Etats-Unis, avoir la peau claire en cas de contrôle, pour éviter de fâcheux ennuis.
Les deux compères vont ensuite s'associer pour investir une des vieilles caches du Punisher, censée contenir un bon paquet d'argent (Cage fait toujours payer ses services!) et de nombreuses armes (Castle en a bien besoin pour ses activités diverses et variées). Relire ces pages après bien des années est plus pertinent que jamais, dans la mesure où les deux héros sont devenus des stars du petit écran chez Netflix, Luke avec sa récente série en 13 épisodes, et Castle dans pas très longtemps, avec ce qui s'annonce déjà comme un événement explosif.
C'est Val Mayerik qui illustre ce team-up surréaliste scénarisé par Chuck Dixon, qui a pour mission première de mettre le doigt sur les brimades racistes subies par la communauté afro-américaine. Style basique et honorable, avec le lointain voisinage de la touche Ron Lim. Bref, un comic-book tout sauf inoubliable, pour ce qui est de sa qualité intrinsèque, mais qui est une sacrée curiosité pour les aficionados du personnage, et de surcroît inédit en VF. A ce sujet il est incroyable de voir tout le matériel existant à ce jour, et jamais publié en français. Des sagas rocambolesques comme celles-ci, mais également d'autres aventures mieux construites et qui ont fait l'histoire de l'anti héros, comme Suicide Run, Welcome to Psychoville, ou encore les derniers numéros des trois premières séries régulières, où le Punisher est acculé au bord de la folie par Microchip, son propre aide de camp, qui ne voulait pourtant que son bien, et le soigner de sa fixation morbide sur les criminels.
Avec l'effet Netflix, qui sait si un jour prochain vous n'allez pas pouvoir lire même ce numéro "what the fuck?" qui fait sourire?
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