Pereira prétend
D’après le roman d’Antonio Tabucchi
Dessiné par Pierre-Henry Gomont
Edité chez Sarbacane en 2016
152 pages
Comme j’ai eu du mal à entrer dans cette BD ! Le dessin m’empêchait de bien adhérer à l’histoire. Je n’étais absolument pas séduite par les traits, les couleurs criardes.
J’ai parcouru les premières pages sans conviction, prête à laisser tomber.
Pourtant, cette BD m’avait été recommandée par des gens très bien qui ont souvent les mêmes goûts que moi. Alors, il fallait que je m’accroche. J’ai donc repris l’album, un soir, entre deux activités passionnantes (préparer ma classe et mon repas), persuadée que j’allais le reposer bien vite. Et là, allez savoir pourquoi, je n’ai pu le lâcher, j’ai été embarquée dans l’histoire (à l’insu de mon plein gré) et c’était parti ! Résultat : j’ai mangé un morceau de pain avec du fromage !
J’avais lu le roman il y a un certain nombre d’années, je n’en avais guère de souvenirs si ce n’est qu’il ne m’avait pas marquée. Peut-être faudrait-il que je le relise d’ailleurs. Comment ai-je pu passer à côté d’une histoire pareille ? Étais-je trop jeune ? Trop immature ? N’était-ce pas le bon moment ?
L’action se passe au Portugal en 1938. C’est la prise de conscience d’un homme devant la montée du totalitarisme. Et c’est finement vu, très finement. Ce gros bonhomme qui parle à la photo de sa femme morte, qui ne boit que des citronnades sucrées, qui s’entretient avec ses différents MOI (symbolisés par des petits LUI en négatif) est tout à fait attachant. Et surtout tellement humain !
Je suis ravie d’avoir dépassé ma première impression !