Imaginez une porte de bois clair achetée chez Leroy Merlin qui dissimule une machine à explorer le temps. Et son créateur qui explore le temps, donc… jusqu’à ce que flâner à travers l’histoire ne lui suffise plus. Il lui faut agir. Non pas en répondant aux sempiternelles questions « que se serait-il passe si… », mais en éradiquant la laideur.
Tuer Pompidou pour éviter Jussieu et Beaubourg, donner des antidépresseurs à Malraux pour s’épargner la Tour Montparnasse… Adieu Opéra Bastille, quartier des Olympiades, Palais des Congrès, Pyramide du Louvre !
Mais une fois le XXe siècle expurgé de ses verrues architecturales, il manque à Sylvain Chauvier une signature finale, une apothéose. Pour cela, il remonte au seuil de ce siècle. 18 juillet 1900, inauguration du métro parisien. Il ne laissera pas faire Fulgence Bienvenüe : le premier jour du métro sera aussi son dernier.
Avis
L'idée de départ de ce court roman est assez troublante, un homme se fait justicier de l'environnement parisien et fini par mettre au point un système lui permettant de remonter le temps; le problème dans ce genre de "pouvoir" est qu'on fini par en abuser car cet homme décide de changer certains événements du passé à sa guise et pire se permet de tuer au passage quelques bonnes âmes afin d'empêcher certains progrès technologiques, architecturaux de voir le jour ou même de se développer.
Vous l'aurez compris ce parisien n'aime guère ce qu'est devenu sa ville au fil du temps, s'en prenant à de futurs ministres ou à de grands architectes avant de se pencher sur la question du métro dont il considère qu'il est bien trop développé, une explosion le jour de l'inauguration du métro parisien serait parfaite et le ferait reconnaître aux yeux du monde surtout à ceux de tout parisien. Il veut être celui qui redonna du "cachet" à sa ville.
Ce court roman évoque donc un grand événement du passé, l'inauguration de la première ligne de métro parisien, mais également le danger de la manipulation du passé. L'écriture est simple et malgré la présence de nombreux grands noms de l'Histoire on reste absorbé par le récit, pas de lourdeur car l'auteur va à l'essentiel. Ce qui pourrait ressembler à un conte est un bel hommage à ceux qui ont construit (voire détruit) cette belle ville qu'est Paris, ceux qui ont donné leur nom à des théories ou des pensées visant à améliorer le quotidien de leurs concitoyens.
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