Résumé :
« My Ántonia (1918) depicts the pioneering period of European settlement on the tall-grass prairie of the American midwest, with its beautiful yet terrifying landscape, rich etchnic mix of immigrants and native-born Americans, and communities who share life’s joys and sorrows. Jim Burden recounts his memories of Ántonia Shimerda, whose family settle in Nebraska from Bohemia. Together they share childhoods spent in a new world. Jim leaves the prairie fo college and a career in the east, while Ántonia devotes herself to her large family and productive farm. Her story is that of the land itself, a moving portrait of endurance and strength. »
Mon avis :
Comme certains d’entre vous le savent, je suis actuellement en LCE Anglais et j’ai donc des cours de littérature. Ce semestre-ci, mon cours sur les auteures américaines sera largement consacré à Willa Cather. En plus de ses short stories, nous avons du lire My Ántonia. A première vue, la couverture et le résumé ne m’attiraient pas vraiment. Mais si la lecture des trente premières pages s’est révélée fastidieuse, j’ai été prise d’un réel intérêt pour le reste du livre et j’ai même versé ma petite larme.
Devenu orphelin à seulement dix ans, Jim Burden se voit dans l’obligation de partir habiter chez ses grands-parents. Dans le train, il apprend qu’une famille tchèque, les Shimerda, vient également s’installer dans la région. Jim est immédiatement intrigué par une de leur filles, Ántonia. Les deux enfants vont rapidement développer une forte relation de confiance et d’amitié. Cependant, alors que le jeune garçon vit dans un environnement plutôt confortable, sans trop s’inquiéter de quoi demain sera fait, la vie d’immigrés fraîchement arrivés se révèle bien plus compliquée. Cette situation devient pesante pour la famille d’Ántonia. Bien trop pesante. Et un événement tragique va venir bouleverser la paisible campagne du Nebraska, obligeant Ántonia à mettre de côté la naïveté de son enfance pour se consacrer au travail fermier et à la subsistance de sa famille. Jim, quant à lui, part vivre en ville. Mais si le dicton dit « Loin des yeux, loin du coeur », les deux enfants eux, ne s’oublient pas, et ne s’oublieront même jamais…
I don’t think I was homesick. If we never arrived anywhere, it did not matter. Between that earth and that sky I felt erased, blotted out. I did not say my prayers that night : here, I felt, what would be would be.
Voilà une lecture riche en surprises! En général, je l’ai trouvé vraiment très agréable. J’ai passé un bon moment de lecture. Pourtant ce n’était pas gagné. En effet, comme je devais lire cette oeuvre pour un de mes cours, je la détaillais très méticuleusement afin de ne manquer aucune information. A chaque page, je notais les éléments importants, je recopiais des citations etc. Bref, c’était long et fastidieux. J’ai tenu ce rythme jusqu’à la page 32. Puis j’ai arrêté ce livre pendant au moins deux semaines. Ce n’est pas qu’il ne me plaisait pas. Enfin, il ne m’intéressait pas énormément non plus. Et comme je lisais en anglais et que je faisais tout ce travail à côté, j’avançais vraiment très lentement dans ma lecture et j’avais l’impression que je n’allais jamais réussir à la finir. Donc j’étais un peu découragée. Puis la date du test de lecture a été fixée par le prof et là j’ai compris que je n’avais plus d’autre choix que de lire. Alors j’ai repris où je m’étais arrêté, mais sans prendre de notes, en me plongeant tout simplement dans l’histoire. Après tout, dès que je lis un livre, j’en imprègne chaque cellule de mon cerveau afin de vous en faire une chronique complète par la suite. J’ai donc décidé de faire comme d’habitude et de simplement prendre du plaisir en lisant. Je ne regrette pas cette décision car cela m’a fait prendre conscience que ce livre était magnifique.
They were going prettier every day, but as they passed, I used to think with pride that Ántonia, like Snow-white in the fairy-tale, was still « fairest of them all ».
Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par le côté négatif. Ce sera rapide! En effet, les seuls éléments qui m’ont dérangé lors de ma lecture étaient les « passages à vides ». Je ne saurais pas comment qualifier autrement ces moments où le narrateur, Jim Burden, ne nous raconte pas une histoire, mais où il nous décrit simplement le paysage. Bien sûr, je ne parle pas là de toutes les descriptions, mais seulement de celles qui s’étalent sur une page et demie juste pour dire que le soleil se couche. Même si on s’en sort très bien en anglais, c’est toujours plus compliqué de lire dans une langue autre que le français. Cela demande plus d’attention. Et j’avoue que toute ma concentration avait tendance à s’évaporer quand Jim nous parlait de paysage, de couleurs, de la nature en général. Du coup je devais relire la page 5 ou 6 fois pour tout saisir. C’était une perte de temps et cela n’apportait rien à l’histoire, c’est dommage! Je suis sûre que mon prof de littérature va y trouver de nombreuses significations et nous expliquer par A+B pourquoi ces descriptions sont importantes. Mais pour ma part, je les ai juste trouvée ennuyantes!
Passons maintenant à tous les points positifs, à commencer par les personnages. Je me suis très vite attachée à Jim Burden. C’est lui qui nous raconte l’histoire. C’est lui qui nous parle de son Ántonia. Et dès le début, il l’aime. Je ne dis pas qu’il a un coup de foudre pour elle. Mais dès les premières pages, il apprécie chaque moment passé à côté d’elle, s’inquiète de son bonheur et cherche à la protéger. C’est vraiment adorable! Leur amitié est très intéressante et surtout touchante. Même lorsqu’ils vieillissent. Le fait que toute le livre repose sur les épaules de ces deux personnages est un véritable atout. Tout comme Jim, Ántonia est un personnage qu’on ne peut qu’apprécier. On comprend que la vie n’est pas évidente pour elle qui ne parle que quelques mots d’anglais en arrivant aux Etats-Unis. D’autant plus que le destin ne va pas se montrer très tendre avec elle. Mais malgré tout, elle reste forte. Elle ne se décourage jamais et fait de son mieux pour vivre la vie dont elle a rêvé. C’est un personnage qui m’a impressionné de part sa force mentale. Elle sait aussi apprécier les plaisirs simples et n’ose pas se plaindre. Je pense qu’elle peut être une source d’inspiration pour toute les jeunes filles qui liront cette oeuvre.
Now, don’t you go and be a fool like some of these town boys. You’re not going to sit around here and whittle store-boxes and tell stories all your life. You are going away to school and make something of yourself. I’m just awful proud of you.
L’histoire en elle-même m’a également plu. On découvre Ántonia et Jim alors que ce ne sont que des enfants, puis lorsqu’ils sont adolescents, jeunes adultes et enfin quarantenaires. Les ellipses narratives sont les bienvenues car elle nous permettent de découvrir les étapes les plus importantes dans la vie de nos personnages, de leur 10 à leur 40 ans, sans lire un roman de 1000 pages. Comme je l’ai dit plus haut, j’ai adoré la relation entre Jim et Ántonia. Mais j’ai également aimé leurs histoires personnelles et celles des autres personnages. C’était intéressant de suivre Jim à l’université, de retrouver Lena qui avait tant changé en si peu de temps, de connaître les détails macabres de la fin des Cutter et de retrouver Ántonia si épanouie des années plus tard. En fait, en y repensant on peut se dire qu’il y a très peu d’histoires concrètes en 200 pages. Il est vrai que l’auteure se concentre pas mal sur la vie quotidienne et sur des détails parfois insignifiants. Mais j’ai trouvé que cela rendait ces petites tranches de vie bien plus réelles. On ne se concentre que sur quelques épisodes, certes, mais quand on le fait, on le fait à fond!
I don’t want a husband. Men are all right for friends, but as soon as you marry them they turn into cranky old fathers, even the wild ones. They begin to tell you what’s sensible and what’s foolish, and want you to stick at home all the ime. I prefer to be foolish when I feel like it, and be accountable to nobody.
J’avais découvert le style d’écriture de Willa Cather l’année dernière, puisque j’avais du lire une de ses short stories (The Enchanted Bluff) pour mon cours de Nature Writing. Je l’avais bien apprécié et j’étais contente de retrouver sa plume dans My Ántonia. Mises à part certaines descriptions qui se sont révélées un peu ennuyeuses, j’ai beaucoup aimé sa façon de présenter ses personnages ou d’écrire les dialogues. Parfois, elle écrit des phrases pleines de passion. C’est même à cause de cela que j’ai versé ma petite larme à la fin! Ce n’était pas triste. C’était juste… beau. Les trois dernières phrases m’ont vraiment touché. Ressentir autant d’émotions lorsque je lis un livre, c’est vraiment ce que je recherche!
Do you know, Ántonia, since I’ve been away, I think of you more often than of anyone else in this part of the world? I’d have liked to have you for a sweetheart, or a wife, or my mother or my sister – anything that a woman can be to a man. The idea of you is a part of my mind, you influence my likes and dislikes, all my tastes, hundreds of times when I don’t realize it. You really are a part of me.
En résumé, je n’ai pas eu de coup de coeur, mais j’ai vraiment aimé découvrir la relation émouvante entre Jim et Ántonia. La plume de Willa Cather est en général plutôt fluide et légère. En revanche, il est vrai que cette lecture peut se révéler un peu déconcertante au début étant donné qu’il ne se passe pas énormément d’action. Mais une fois plongé dans l’histoire, on se laisse facilement prendre au jeu. C’est la première fois que je lis un tel livre et j’en ressors agréablement surprise!
Note : 16/20
For Ántonia and for me, this had been the road of Destiny ; had taken us to those early accidents of fortune which predetermined for us all that we can ever be. Now I understood that the same road was to bring us together. Whatever we had missed, we possessed together the precious, the incommunicable past.