Résumé :
C’est une chose que d’apprendre à faire une révérence comme il faut.
C’en est une autre que d’apprendre à la fire en lançant un couteau
Angleterre, début du XIXe siècle. Sophronia, 14 ans, est un défi permanent pour sa pauvre mère : elle préfère démonter les horloges et grimper aux arbres qu’apprendre les bonnes manières ! Mme Temminnick désespère que sa fille devienne jamais une parfaite lady, aussi inscrit-elle Sophronia au Pensionnat de Mlle Géraldine pour le perfectionnement des jeunes dames de qualité.
Mais Sophronia comprend très vite que cette école n’est peut-être pas exactement ce que sa mère avait en tête. Certes, les jeunes filles y apprennent l’art de la danse, celui de se vêtir et l’étiquette ; mais elles apprennent aussi à donner la mort, l’art de la diversion, et l’espionnage – le tout de la manière la plus civilisée possible, bien sûr.
Cette première année au pensionnat s’annonce tout simplement passionnante.
Mon Avis
J’ai découvert Gail Carriger avec sa saga Le Protectorat de l’Ombrelle et dès lors, j’ai été conquise par son univers. J’avais eu en parallèle connaissance d’une autre de ses séries, à savoir Le Pensionnat de Mlle Géraldine. C’est donc avec enthousiasme que je me suis lancée dans la lecture du premier tome. Ce dernier n’a pas été un coup de cœur comme le fût celui du Protectorat de l’Ombrelle mais j’ai tout de même passé un très bon moment de lecture !
Qu’en est-il donc de l’histoire?…Dans l’Angleterre Victorienne où les bonnes manières et les moeurs sociales sont de rigueur, Sophronia, une jeune fille de 14 ans, est loin d’être un modèle en la matière. Sa mère, exaspérée de la voir adopter un comportement indigne d’une lady, va l’envoyer dans un pensionnat pour parfaire son éducation. Toutefois, Sophronia va très vite découvrir que cet établissement n’a rien d’un pensionnat ordinaire. Ainsi, les cours de maintien et de savoir vivre côtoient ceux, moins conventionnels, d’espionnage. Ce séjour en pensionnat risque d’être plus intéressant que prévu pour cette chère Sophronia !
Gail Carriger nous entraîne dans un univers similaire à celui du Protectorat, où se mêlent steampunk et bit-lit. L’action semble même se dérouler ultérieurement aux événements qui ont marqués cette saga. J’ai d’ailleurs été agréablement surprise de retrouver certains personnages dans leur jeunesse. Ceci m’a permis d’en apprendre un peu plus sur eux et ainsi mieux cerner leur personnalité. Pour ce qui est de l’intrigue, elle est aussi prenante que décalée. L’univers créé par l’auteur est riche et fascinant. On s’émerveille devant le contraste qui résulte entre une époque qui se veut traditionnelle et conservatrice et la complexité, voire l’excentricité des technologies et autres inventions décrites. Gail Carriger ne manque pas d’imagination lorsqu’il s’agit de nous en mettre plein les yeux entre un pensionnat volant, des domestiques mécaniques et autres bidules.
Outre le fait de suivre Sophronia et ses amies dans leur apprentissage de l’étiquette et des diverses pratiques d’espionnage, le roman offre en parallèle une enquête qui apporte un surplus de mystère et de suspense. On n’a pas le temps de s’ennuyer même si quelques éléments sont prévisibles. Je regrette juste que le dénouement ait été un peu expéditif à mon gout et n’apporte pas les réponses que j’attendais. Après, il ne s’agit que du premier tome et j’imagine que la suite apportera plus d’informations. La plume de l’auteur est toujours aussi agréable à lire. Son écriture est fluide, maîtrisée et entraînante. Quelques touches d’humour viennent ponctuer le récit et rendent la lecture d’autant plus légère.
On retrouve dans ce roman une palette de personnages aux personnalités multiples, parfois fantasques, parfois plus discrets mais toujours bien construits et développés. L’une des particularités de ces personnages reste, selon moi, leurs noms à la fois atypiques et imprononçables. A croire que l’auteur s’est amusée à choisir des noms à la hauteur de son inventivité. Ainsi, il m’arrive encore de lire Saphronia au lieu de Sophronia et je ne vous parle même pas de son nom de famille que j’ai renoncé à épeler ! Parenthèse à part, j’ai bien aimé le personnage de Sophronia qui est une jeune fille vive d’esprit, curieuse et légèrement casse-cou et intrépide. Toutefois, il lui manque ce côté piquant que j’avais adoré chez Alexia dans le Protectorat de l’Ombrelle. Pour ce qui est des autres personnages, ils sont pour la plupart attachants et apportent un petit plus au récit mais je vous laisse les découvrir en temps et en heure.
En bref, ce premier tome pose les bases d’une saga qui s’annonce prometteuse. Même si je trouve que pour le moment elle n’arrive pas encore à la hauteur du Protectorat de l’Ombrelle, tous les ingrédients sont là pour passer un agréable moment de lecture !