Tout ce dont on rêvait de François Roux

Tout ce dont on rêvait de François Roux

1993, Justine a 25 ans et rêve d'une grande histoire d'amour. Une nuit d'ivresse, elle rencontre deux frères, Alex et Nicolas, et tombe éperdument amoureuse d'Alex. Mais vingt ans plus tard, elle est mariée à Nicolas. Ils ont deux enfants et vivent un bonheur tranquille, jusqu'au jour où Nicolas est licencié et tout se détraque.
Comment un couple peut-il résister à l'adversité du temps ? Au chômage? À l'âpreté et à la matérialité de la vie ? Sans concession et sans cliché, François Roux nous parle de nous, de notre époque, de nos contradictions.

Je remercie Ophélie et les éditions Albin Michel pour leur confiance et pour l'envoi de ce roman.
Il y a des romans que l'on est impatient de lire. Beaucoup d'espoirs et d'envies sont placées dans cette lecture. Et quand on commence à tourner les pages de cette lecture, on déchante. L'évasion espérée laisse la place à du désappointement.
Le dernier roman de Jean François Roux fait parti de ces livres. Sa belle couverture en noir et blanc et son résumé m'ont tout de suite interpellée. Malheureusement, son contenu m'a lui laissé inerte.
Justine est le personnage central du roman. Quand nous la rencontrons, c'est une jeune femme de 25 ans qui profite de la vie sans penser au lendemain et à ses conséquences. Sa rencontre avec Alex va bouleverser son tempérament plein de vie pour laisser la place à un être fragile et incertain.
C'est auprès de Nicolas, le frère de celui qui a brisé ses illusions amoureuses, que Justine va construire sa vie d'adulte.
Aujourd'hui mariée et mère de famille, Justine jette un regard oblique sur cette vie qui a fait d'elle cette femme pleines de contradictions.
Jean François Roux mets en avant les failles de la société moderne multigénérationnelle et les conséquences sur la vies de milliers d'hommes et de femmes. C'est à travers la vie de ses personnages qu'il va traiter avec réalisme des sujets tels que le chômage, des faits sociologiques ou encore le monde politique passé et actuel.
En lisant le résumé de Tout ce dont on rêvait, je ne m'attendais pas à lire une analyse de notre société mais plutôt une fiction sur les choix de vie et les chamboulements qui peuvent être engendrés. Dans l'hypothèse où mon espérance se serait avérée valide, je ne suis pas persuadée que j'aurais plus apprécié ma lecture. L'antipathie que j'ai ressentie à l'encontre du personnage de Justine n'aurait pas été un facteur qui aurait aidé à rendre ma lecture meilleure. Je ne me suis pas retrouvée dans cette femme insouciante et égoïste. Son entourage ne m'a inspiré aucun sentiments particulier mis à part de l'ennui.
Tout ce dont on rêvait n'est pas mauvais, loin de là. L'écriture fluide de Jean François Roux n'alourdit pas les sujets déjà pesants traités dans le roman. Je pense que mon état d'esprit actuel ne m'a permis d'apprécier à sa juste valeur cette mise en exergue des craquelures de notre monde. Une relecture ultérieure dans de meilleures dispositions me permettrait certainement de mieux apprécier ce roman.
Extrait du livre

" À ce stade de son existence, l'unique certitude de Justine quant à la nature humaine résidait dans le fait que l'immense majorité des hommes, à commencer par son propre père, étaient à ranger sous l'index " sombres abrutis " de son petit répertoire psychosociologique personnel. Elle avait alors vingt-cinq ans, son expérience intime - onze années de galère sexuelle, d'abus de confiance, de faux départs, d'humiliation tous azimuts - L ' encourageait à cette catégorisation un rien abusive.Son aigreur envers les représentants de l'autre sexe ne constituait en réalité qu'une toute petite fraction de sa hargne, sa colère composait un diamant brut, facetté de milliers d'autres rancoeurs contre les abus de tout poil, les passe-droits et, d'une manière générale, contre un état du monde de plus en plus bancal : Justine était à cran.
"

Tout ce dont on rêvait de François Roux