Ethan est le type bien par excellence. Il travaille dans l’épicerie historiquement familiale sauf qu’aujourd’hui, ruiné, il n’en est plus que commis, employé par son italien de patron. Mais il fait preuve de philosophie. Rigoureux, droit et foncièrement honnête, il est spectateur d’un univers dans lequel ces valeurs n’ont pas cours, et il assiste, inadapté, à un laxisme moral généralisé.
Sous la forme d’une fable très critique, à travers le portrait de cet homme, John Steinbeck s’interroge sur la droiture et sur les limites de l’honnêteté. Dans cette société de la banalité du vice, l’opportunisme fait office d’échelon social et la reconnaissance se mesure aux finances alors que l’intégrité est réservée aux marginaux.
Mais ce livre n’est pas qu’une réflexion sociale, c’est également une fresque romanesque et le beau portrait d’un américain moyen, aussi mielleux avec sa femme que moderne dans sa relation avec ses enfants. Et un livre à chute, qui plus est.
C’est très différent des quelques classiques que j’avais lus du romancier de la dépression américaine, ce n’est pas forcément ce que j’ai préféré mais c’est quand même très bien.