Des dessins pour témoigner
Une forêt d’arbres creux d’ Antoine ChoplinL’histoire :
Enfermés dans le ghetto de Terezin, anti-chambre des camps de la mort, Bedrich et ses compagnons défient la puissance nazie en couchant sur des feuilles le quotidien des détenus. Témoignages graphiques d’une réalité inhumaine.
Chef du bureau des dessins de Terezin, Bedrich Fritta est contraint d’honorer les commandes des nazis : plans d’architecture, travaux d’embellissement… Dans ce contexte intenable où sévissent la faim, la maladie et la menace des convois vers l’est, il décide, avec la complicité de quelques artistes, de témoigner. Chaque nuit, leur plume glisse sur le papier pour esquisser la vérité du ghetto.
Editeur : Editions Le Point – 120 pages | Sortie : 19/01/2017
L’auteur :
Antoine Choplin est depuis 1996 l’organisateur du festival de l’Arpenteur, en Isère, événement consacré au spectacle vivant et à la littérature. Il vit près de Grenoble, où il concilie son travail d’auteur, ses activités culturelles et sa passion pour la marche en montagne. Il est également l’auteur de plusieurs livres parus aux éditions de La fosse aux ours, notamment Radeau (2003, Prix des librairies Initiales), Léger fracas du monde (2005) et L’Impasse (2006). Antoine Choplin a reçu le Prix France Télévisions en 2012 pour « La nuit tombée ».
Sources : Babelio .
Mon avis :
J’ai découvert cet auteur avec le roman Le radeau, fortement conseillé par mes libraires et la thématique d’Une forêt d’arbres creux m’a tout de suite interpellé. Le livre est inspiré de l’histoire vraie de Bedrich Fritta, un artiste tchèque qui fut enfermé dans le camp ghetto de Terezin. Durant son internement il a, avec d’autres compagnons, réalisés des planches de dessins des scènes de vie dans le camp. L’objectif étant de témoigner par le crayon de la vérité.
Bedrich est interné avec sa femme et son fils Tomi dans le camp de Terezin. Rapidement il intègre le bureau chargé de réaliser les plans de bâtiments et autres projets des allemands. Il y rencontre d’autres artistes. Petit à petit et comme d’un seul homme ils se mettent à réaliser des dessins reproduisant les scènes de vie où la solitude et la peur de la mort sont omniprésentes. Ils prennent des risques dans le but que ces témoignages soient sortis du camp.
Le roman est voulu très monotone, comme la vie au camp, et nous plonge dans cette ambiance où l’on se raccroche à des espoirs éphémères. Ici la violence des tortionnaires ou de la vie au ghetto n’est pas décrites telles quelles. C’est à travers des petites choses que l’auteur montre la dureté de la vie au camp : la faim, la solitude, la peur des convois…l’abnégation d’une vie qui s’oublie.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, d’une part pour la thématique du sujet et d’autre part pour la qualité du texte et l’émotion qu’il suscite. Ce sont des actes que les hommes ne doivent jamais oublier, et pour cela les mots et les dessins auront toujours leur place.
Le style
Des chapitres courts, des mots simples et plein de poésie. Ce style est plein de sensibilité et c’est ce qui m’avait déjà conquit lors de son précédent roman. Aucun voyeurisme, juste une façon pudique de parler d’événements terribles avec justesse et humanité.
Mon petit point positif :
Une lecture pleine d’émotion et touchante. Elle met en lumière la lutte qu’ont mené des artistes de sorte que rien ne soit oublier.
Pour en savoir + :
Sur le camp de Terezin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Terezin
Sur Bedrich Fritta : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bedrich_Fritta