Je suis un tueur humaniste de David Zaoui chez Paul & Mike Editions
À quoi tiennent une vie, un destin ? À un don ? À une rencontre. C’est la douloureuse expérience que va faire Babinsky.
Babinsky a été abandonné très jeune et c’est à l’orphelinat qu’il va rencontrer sa destinée. Jeune garçon sans histoire, Babinsky se distingue par une empathie chevillée au corps. Il s’occupe des plus jeunes, console les orphelins, prend sous son aile les plus tristes. Babinsky a un don. Tout ce qu’il vise, il le touche sans coup férir, même les yeux fermés. Ce talent est remarqué par le professeur de sports de l’orphelinat. Un jour celui-ci lui présente son cousin, qui intéressé par son talent va le faire sortir de l’orphelinat. Son but : travailler ce talent.
Cyrus le gros, le nouveau mentor de Babinsky a une idée en tête. Il gagne sa vie de manière particulière. Il est le chef d’une équipe de tueurs à gages. Babinsky n’ayant pas de diplômes, pas d’autres don que cette aptitude de tireur d’élite est tiraillé entre son empathie et des considérations plus alimentaires.
« C’est à partir de cet instant-là que toute mon innocence est partie en fumée dans les flammes de la réalité. Il fallait que je vive, que je vole de mes propres ailes et pour faire quoi ? Quoi au juste ? Que pouvait bien faire un type comme Babinsky ? Surtout avec sonmaudit talent ! Je me souviens alors lui avoir répliqué très spontanément :- Moi, ce qui m’intéresse, ce sont les autres, pas moi.- Écoute, tu vas t’intéresser aux autres puis les buter, m’avait-il répondu. »
Babinsky n’a pas d’autre choix que de céder. Pour essayer de faire taire sa conscience, il va se fixer une éthique. Il ne liquidera ses contrats qu’une fois qu’il les aura rendu heureux, qu’il leur aura fait vivre le plus beau jour de leur vie. Combien de temps, Babinsky pourra-t-il cette ligne de conduite ?
Babinsky vit très mal cette situation. Il ne dort plus. Pour l’aider, il contacte un psy haut en couleurs et se plonge dans la lecture et la musique. Il devient un inconditionnel de Brahms.
Attiré, intrigué par ce titre j’ai plongé dans ce roman. Un livre délicieusement politiquement incorrect. Un roman plein d’humour. On s’attache à Babinsky, cet homme dont le talent particulier se heurte à son désir de rendre heureux ses semblables. Si vous aimez les livres qui sortent des sentiers battus, laissez vous tenter par Je suis un tueur humaniste. Un très bon moment de lecture.