Le début du roman nous dresse le portrait d’un couple heureux, la genèse d’une rencontre amoureuse, l’histoire d’une famille comme les autres, dans le fond. Un homme et une femme qui s’aiment, simplement, sincèrement. Un couple avec deux enfants, Maïa et Gabin, qui n’habitent aujourd’hui plus avec leurs parents. Puis un jour, ce « grain de sable » qui s’immisce dans la tête de Bartolomeo, et vient bouleverser l’équilibre paisible de la famille. Aujourd’hui, de son Lo Meo plein de vie, il ne reste à Sali qu’un corps inerte, sur ce lit médicalisé, chez eux, et des souvenirs. Le temps semble s’être arrêté depuis. Pour elle, aussi.
Le récit bascule dans un autre rythme, un peu plus vif, quand dans un ultime élan d’amour, Sali met tout en œuvre pour permettre à son mari une fin digne de l’époux, du père et de l’amoureux de la nature qu’il était. Ne plus subir l’attente de la mort, faire triompher la vie en dépit de tout…
Au gré des pages, Marine Westphal nous plonge au cœur de l’intimité de cette famille, nous dévoile les conséquences plus ou moins visibles de la maladie sur les proches d’une victime. Son expérience professionnelle comme infirmière n’est sûrement pas étrangère à la précision et à l’apparente justesse des faits qui nous sont contés.
Ce court roman ne manquera pas de toucher le lecteur, par sa beauté, par la tendresse qui émane de chacun des personnages. Plus particulièrement de Sali, cette femme, que l’on ne peut s’empêcher d’admirer pour son amour, sa force et sa détermination. Et dans le fond, ce livre interroge aussi. A la place de Sali, aurions-nous le même courage, la même audace face à la maladie d’un être aimé ?
En résumé : une lecture émouvante, à recommander à toute personne en quête d’une histoire pleine d’humanité.
Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture.