" En 1971, à Medellín, un riche homme d'affaires est enlevé. Grand admirateur de la culture allemande, il avait fait construire au centre d'un vaste parc tropical un pastiche de château fort. Il y vivait à l'abri du monde en écoutant Wagner entouré de sa femme et de sa fille, Isolda. Fuyant l'atmosphère oppressante de la demeure, l'adolescente trompe sa solitude dans le parc. Elle y évolue dans un monde de fées, de lucioles et d'esprits des bois, mais aussi sous l'œil fasciné de Mono et des gamins des quartiers pauvres.
La police quadrille la ville sans succès, les négociations de la rançon piétinent. Mono est l'un des ravisseurs, et des menaces invisibles venues du monde extérieur se glissent silencieusement entre les arbres du parc. "
Comme pour Manuel de la jungle, j'ai découvert ce livre colombien grâce à un prêt surprise de la bibliothèque. J'ai été intriguée par la quatrième de couverture qui promettait un livre fantastique entre les frères Grimm et les frères Cohen. Après lecture, je trouve cela trop limité pour caractériser ce roman particulier.
Ce livre est particulier. L'intrigue se livre et se décale au fur et à mesure des pages. L'auteur a choisi d'alterner les points de vue et les époques ce qui peut être assez perturbant au départ. Le lecteur suit plusieurs personnages dont deux principalement : Mono Rascios, le ravisseur, et Don Diego, l'otage. Ils ont une passion commune dans la vie, Isolda la fille de Don Diego.
J'ai parfois été perdue car les différentes parties s'enchaînent et on ne sait pas toujours à quel moment les placer dans la trame narrative. Ce flou pourrait être rédhibitoire particulièrement pour moi mais dans le cas de ce roman, je trouve que cela participe à l' ambiance assez particulière, bizarre du livre. Au fil des pages on découvre le passé de Don Diego, ses affiliations avec une partie de l'Allemagne peu recommandable, son amour pour sa femme, son projet de maison et sa fille, mais aussi la vie de Mono, cet enfant des bidonvilles devenus grands qui rêvent d'argent, de succès. Les personnages sont complexes. L'idée d'enlèvement tourne au vinaigre pour Mono et sa bande et on devient spectateur de la descente aux enfers des deux protagonistes.
Concernant le fantastique, je m'attendais à quelque chose de plus prégnant. Ce n'est pas le cas. Ce fantastique est diffus même s'il est particulièrement accès sur le personnage d'Isolda et de son rapport avec la forêt, lieu de mystère et de liberté pour la jeune fille enfermé dans son beau château.
Pour conclure
Ce roman m'a laissée pensive. Je ne peux pas lire ce genre de roman tous les jours mais périodiquement, il m'apporte un autre regard sur le monde. Je le conseille à tous ceux qui souhaitent un dépaysement.
Bonne lecture !FRANCO, Jorge. Le mnde extérieur. Paris : Métaillé, 2016. 272p. 20€00.
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