On ne choisit pas sa famille. Encore moins celle de son ravisseur...
Condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Max Ender a été jeté en pâture à ses codétenus par ceux-là mêmes censés assurer l'ordre et la discipline au sein de la prison. Lorsqu'il est reconnu innocent et libéré, ce n'est plus le même homme. Il n'a désormais plus qu'une seule idée en tête : se venger de cette société qu'il hait par-dessus tout.
Pour frapper ses bourreaux au cœur, il va enlever leurs enfants et, méthodiquement, au fil des ans, faire de ces petits anges des bêtes féroces avant de les envoyer punir ses tortionnaires à sa place. Tout se déroulera selon ses plans jusqu'à ce qu'une de ses créatures lui échappe et disparaisse dans la nature...
Mon avis :
L'histoire commence avec la jeunesse de Max. Il mène une vie simple, il est un peu l'homme à tout faire du quartier. Il gagne sa vie comme ça et ça lui convient très bien. Il n'a pas besoin de luxe pour être heureux.
Jusqu'au jour où un ado est retrouvé mort. De malentendus en malentendus, Max est désigné coupable. Absolument personne ne croit en son innocence. Les témoins qui ont causé sa perte ont simplement mal interprété ce qu'ils ont (pas) vu.
Après 5 ans de tortures en prison, il est enfin reconnu innocent. Et donc libéré et dédommagé.
Mais c'est un homme brisé. Le gentil Max est mort en prison. Dehors, c'est un Max avide de vengeance.
Alors il kidnappe un enfant, un tout petit, tout gentil et tout mignon. Puis le modèle, le formate, le forge, pour en faire une bête tueuse. Il renouvelle l'opération avec deux autres gamins.
Là, la violence arrive. C'est un passage très dur. Insupportable. Tout ce que ces gamins ont subi pour être ce que Max attendait d'eux, être de parfaits petits soldats.
Et puis, l'histoire nous projette quelques années plus tard. Un ange a échappé à Max et a tenté de mener une vie la plus simple et banale possible.
C'est là que va commencer une course infernale, semée de pièges. L'ange est en danger et doit faire son possible pour résoudre ses problèmes sans éveiller les soupçons autour de lui.
La violence de Dompteur d'anges n'est pas présente à chaque page. Il n'y a pas (trop) de violence sanglante, acharnée. C'est une violence psychologique, morale, insidieuse. Claire Favan et Max jouent avec nos nerfs. On a ici un vrai thriller psychologique dans sa meilleure définition.
Alors certes, je m'attendais à plus de sang, j'avais deviné qui était l'ange échappé et j'avais cerné un autre personnage assez rapidement. Mais tout ça n'a rien changé à ma lecture. Je suis très loin d'avoir été déçue. Parce que le suspens est là, j'ai toujours été tenue en haleine. J'ai été littéralement plongée dans l'histoire de l'ange, je n'ai pas pu lâcher ce bouquin une seconde (dormir c'est pour les faibles)
Et puis, contrairement à ses deux précédents romans, cette fois ci, je n'ai pas eu la gerbe en fermant ce livre. J'ai même été émue à plusieurs passages et la fin est absolument géniale.
J'ai eu une peine infinie pour Max. Certes, il est devenu un monstre, mais bordel, quel gâchis ! Tout ça à cause du voisinage complètement débile ? Honte aux gens qui ne se mêlent pas de leurs affaires. Malgré le tortionnaire sans pitié qu'il est devenu, je n'ai jamais pu m’empêcher d'avoir envie de lui faire un gros câlin. Max m'a fait énormément de peine.
Claire Favan a encore une fois forgé des personnages absolument parfaits. On a assisté à leur chute. Le travail de l'auteure sur la psychologie est grandiose.
Claire Favan reste définitivement ma reine ♥