Géographies intimes, une publication d’Alain Gagnon à la Taverne Bleue…

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Présentation : Les humains, comme les chiens, les chats et les mustélidés, marquent leurs espaces, leurs territoires extérieurs et intérieurs.
Sur les landes, les toundras, les steppes, et sur les places urbaines, on retrouve des cairns, inuksuks, stûpas, stèles, bornes… Dans l’univers intérieur de chacun se dressent des poèmes, des nœuds de sensibilité, de repère et d’accord à soi qu’occultent les mystères du sujet.
Amérindianité par les chants, nordicité par les paysages, monde urbain par les bars, ruelles et terrains vagues aux cœurs des villes… tous ces éléments se mélangent pour donner au lyrisme unique de ce recueil de brèves proses une touche essentiellement québécoise et contemporaine.

Extrait de Stûpa quatrième : les femmes :
« Une Autre vient, qui est musique. Toute musique émane d’elle. Elle résume le monde par sa musique. Sa mélodie est la seule qui apaise et accorde plénitude. Hors sa présence, le monde s’englue dans un silence où se réverbèrent les appels du néant. »

Et cet extrait des Poèmes de la pluie lente :
« Un dimanche, avant la nuit. Les poèmes choient de haut, l’un sur l’autre, pour apaiser l’ardoise des toits.
Pluie lente sur les halles et les saules du port. Gris des allées où tintent les cloches aigres dans la brume longue à confondre les rues.
La bruine ride les bassins de rires. »

Qui pourrait oublier la danse de Markita, au point focal de son chant blanc où des oiseaux l’assaillent :
« Lorsqu’elle danse, Markita voit des oiseaux muets. Effilés, ils giclent du noir, becs en dard, pour voler vers elle — cris stridents. De derrière la foule, d’entre les têtes blondes, grises ou noires, qui fixent leurs yeux givrés sur sa danse, ses membres, son corps. Des oiseaux gris, fous, célères, dont les plumes aigües balafrent l’espace de la musique. »

Et cet extrait de Retailles en marge de l’écrit…
« L’Atlas — page ou écran. Géographie du gagner ou du perdre. Géopoétique. Mots. Combien décatissent en dérive sur les mémoires mers. Ou deviennent îles. Îles boréales, îles australes, îlots rocheux qu’écrasent les sables — contre l’abîme dessous, les mots s’égrènent. Les mots marquent de bleu, de blanc, de noir l’étal que ravinent les vagues. »

Puis celui tiré des Enfants de Kije-Manitou :
« Un ululement coule sur la forêt. Au faîte, des yeux jaunes et ronds le fixent. Un grand hibou. Celui qui sait, flaire la vérité, qu’on ne peut tromper. Il a prêté sa voix au pin. Un autre appel passe sur le frimas des branches : « Auen tshin ? (Qui es-tu ? Quelle est ta nature ?) »

L’auteur : Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction romanGéographies intimes, une publication d’Alain Gagnon à la Taverne Bleue… du Salon du Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998). Quatre de ses ouvrages en prose ont ensuite paru chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004), Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013). Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011). En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010). Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur. On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL. De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue. Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2.

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