Je suis ton soleil – Marie Pavlenko

Je suis ton soleil – Marie Pavlenko

Résumé :

« Déborah démarre son année de terminale sans une paire de chaussures, rapport à Isidore le chien-clochard qui s’acharne à les dévorer. Mais ce n’est pas le pire, non.
Le pire est-ce sa mère qui se met à découper frénétiquement des magazines ou son père au bras d’une inconnue aux longs cheveux bouclés?
Le bac est en ligne de mire, et il va falloir de l’aide, des amis, du courage et beaucoup d’humour à Déborah pour percer les nuages, comme un soleil. »

Mon avis :

Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour l’envoi de ce livre!

J’avais découvert Marie Pavlenko en 2015 avec son livre La Mort est une femme comme les autres, et le moins qu’on puisse dire c’est que j’avais eu un gros coup de coeur pour son style d’écriture, ses personnages, son sarcasme et son cynisme mordant. J’étais donc très heureuse de pouvoir livre une autre de ses œuvres grâce à une masse critique Babelio. Une fois encore, j’ai été conquise!

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Déborah, dix-sept ans, s’apprête à faire sa dernière rentrée au lycée. Elle espère que son année de terminale se déroulera sans encombre, qu’elle aura de bonnes notes, qu’elle rencontrera l’homme de sa vie, qu’elle continuera à partager des moments avec Éloïse, sa meilleure amie etc. Bref, rien de plus normal. Le hic, c’est que le théorème de la scoumoune semble s’acharner sur elle dernièrement. Cela se confirme d’ailleurs dès le premier jour de cours. Elle n’est pas dans la classe d’Éloïse, mais dans celle de Tania (la garce typique) et de mygale-man. Pour ne rien arranger, Déborah aperçoit un jour son père aux bras d’une sublime créature qui n’est pas sa mère. Que doit-elle faire ? Dire la vérité à sa mère, cette femme à laquelle elle n’a pas l’habitude de se confier ? Non, bien sûr que non. Ce n’est pas à elle de le faire. D’autant plus que ces derniers temps, le cerveau de sa mère semble avoir quelques petits court-circuits. Elle colle des dizaines de post-it sur le miroir de l’entrée sur lesquels elle écrit toujours le même numéro. Elle reste assise dans le salon à massacrer des magazines en découpant méticuleusement des paires de jambes, des bouches… Bref, Déborah se demande si sa mère ne déraille pas un peu du ciboulot. Mais que peut-elle bien faire ? Dénoncer son père, s’occuper de la santé mentale de sa mère, s’occuper d’Isidore le chien de la honte, supporter les roucoulades d’Éloïse et de son jules à l’intelligence limitée, rêver de Victor-le-beau-gosse, tout en continuant d’assurer en cours car le bac se trouve au bout du chemin ? Cette année de terminale promet d’être mouvementée pour l’adolescente. Une seule certitude : elle quittera le lycée grandit de toutes ses folles expériences.

Il a bien fallu y aller et traîner mes bottes-grenouilles jusqu’à la salle 234. J’ai beau lorgner les environs, rien de transcendant à l’horizon. Un ramassis de tresses, deux appareils dentaires, des touffes hirsutes, une casquette rouge. No sex-appeal. No petit nouveau tombé du ciel, genre v’là l’homme de ma vie. Du moyen, du con-con, du fadasse à foison.

Pour faire court : un sacré coup de coeur! J’ai adoré suivre les aventures de Déborah au cours de cette année si primordiale dans la vie d’une adolescente. Je me suis tout de suite attachée à ce personnage que j’ai trouvé un peu déjanté! Mais je l’ai particulièrement aimé grâce à son sarcasme, son cynisme, son impertinence etc. Bref, toutes ces petites choses qui font d’un personnage quelqu’un qui me ressemble ! J’use et j’abuse de toutes façons de parler, alors quand un protagoniste présente lui aussi ces caractéristiques, il devient vite mon meilleur ami! C’était un vrai bonheur de partager ces 460 pages avec Déborah. Enfin, quand je dis un bonheur, c’était plutôt un ascenseur émotionnel! Grâce à l’écriture très fluide et très personnelle de l’auteure, il est facile de partager les émotions de l’héroïne et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle traverse des périodes aussi bien joyeuses que dramatiques. On rit avec elle, on rit parfois d’elle d’ailleurs, on partage ses déceptions, ses peines, ses inquiétudes. On vit l’aventure à fond avec elle!

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Les autres personnages m’ont également bien plu! J’ai adoré en apprendre plus sur Jamal qui, une fois dépassé les préjugés, se révèle très sympathique. C’est un ami formidable. Et j’avoue que je n’avais pas deviné son secret! Quant à Victor, je l’ai trouvé charmant. Je n’avais qu’une hâte : qu’il quitte sa copine-trop-parfaite et qu’il se jette dans les bras de Déborah! Mais bon dieu, il est aussi compliqué qu’une fille, voire même plus! J’avais envie de le secouer, de lui mettre deux paires de claques et de lui dire REGARDE. MAIS REGARDE DEBORAH. Enfin voilà, j’étais totalement plongée dans l’histoire!
Vous l’aurez compris, ce roman ne se limite pas à une histoire d’amour adolescente. Les parents, et la relation que Déborah a avec eux, occupe une très grande partie de ce livre. C’était assez éprouvant de voir cette famille au bord de l’implosion. Je me demandais sans cesse comme la situation allait bien pouvoir s’arranger. Je me demandais aussi si la mère n’était pas une psychopathe en puissance, c’est vrai! Mais la vérité était en fait encore plus cruelle et difficile à accepter…

Éloïse sourit comme dans une publicité de dentifrice et court rejoindre l’homme au cerveau-chouquette : mou et plein d’air.

Ce livre est vraiment génial car il aborde énormément de sujets. La vie d’adolescents n’est pas simple. Nous sommes tous passés par là! Et, je le pense honnêtement, que ce livre pourrait aider beaucoup de jeunes. Etant donné qu’il traite de sujets aussi variés que les cours, les camarades de classe plus ou moins sympathiques, les problèmes familiaux, les chagrins d’amour, j’en passe et des meilleurs, j’imagine que certains adolescents pourraient se reconnaître en Déborah et s’inspirer d’elle pour régler leurs problèmes. Cela peut aussi les aider dans le sens où ils se diront « je ne suis pas la seule personne à vivre ce genre de choses, je ne suis pas un cas isolé ». Mais ce livre est également parfait pour les adultes ! Ou pour les gens qui ont passé la vingtaine et qui ne veulent pas accepter leurs nouvelle condition de jeune adulte (noooon, je ne parle pas du tout de moi là). Il permet de se replonger dans l’ambiance du lycée et dans nos petits tracas qui nous semblaient insurmontables à l’époque! D’ailleurs, lorsque Déborah est sortie de sa dernière épreuve de bac, je me suis revue, devant le lycée, discutant avec des amis juste après notre ultime épreuve de SVT. J’ai ressenti la chaleur de ce jour d’été et ce petit pincement au coeur qui marque la fin d’une période. Cela prouve bien que l’auteure a un vrai talent et que sa plume s’adresse aussi bien aux adolescents qu’aux adultes.

J’ai aussi beaucoup aimé l’attention portée aux détails. Les noms des chapitres sont tous tirés de romans, de citations, de titres de chansons. Cela donne un petit côté original ! D’ailleurs, des références littéraires ou musicales sont glissées un peu partout dans le livre et on prend plaisir à les dénicher.
Quant à la fin de ce livre, je l’ai trouvé vraiment parfaite. A l’image du reste du roman, cette fin nous surprend et nous confronte à des rebondissements de dernière minute.

En résumé, j’ai eu un véritable coup de coeur. Je me suis attachée aux personnages et j’ai adoré partager leurs joies et leurs peines. Cette lecture était très agréable et elle reste légère malgré les thèmes délicats qu’elle aborde parfois. Le petit plus qui m’a définitivement convaincue, c’est bien sûr le sarcasme qui pour moi est l’ingrédient indispensable qui peaufine un bon roman! Enfin, le tout est enveloppé dans une jolie couverture dorée qui fait son petit effet dans une bibliothèque!

Note : 20/20
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Tania soupire ostensiblement.
– Madame Chemin…
– Oh, pour l’amour de Dieu, Louvian, il a raison : taisez-vous !
Petrificus Totalus.
Tania est couleur pot d’échappement. Je la prendrais presque dans mes bras pour la consoler, dis donc. Non, je rigole.

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