Je sens encore la chaleur de sa main dans la mienne lorsque l’hiver nous marchions ensemble sur le trottoir du village. Nos pas amoureux nous portaient vers la patinoire où les notes d’une valse de Tchaïkovski tentaient de se mêler à l’air provenant du fleuve. Je ne sais pas comment nous avions pu alors mettre nos patins puisqu’il ne m’avait pas semblé avoir quitté sa main chaude. Nous nous sommes donc retrouvés sur la patinoire tenant encore et toujours nos mains ensemble et nous avons ainsi fait le tour de la patinoire au rythme de la musique. Soudés l’un à l’autre dans une passion musicale, nous avions été transportés dans une autre dimension, seuls au monde, aux confins de nos sentiments. J’ai souvent l’impression que ça a duré plus de 50 ans, un amour qui n’a pas d’âge. Même s’il s’agit de souvenirs, il me semble que je n’ai jamais connu de moments aussi forts depuis et ma main garde toujours la tendre chaleur de la sienne.
Invisible…
Il m’arrive d’être invisible. Ça me permet de visiter des endroits rares. Je ne suis pas le seul à
L’auteur
Né à Saint-Ulric, près de Matane, sur la rive sud du fleuve, j’ai été créé par les images de ce désert d’eau qui change de forme selon les saisons. Je lancerai bientôt (le 23 novembre) Des mots sur des couleurs, mon premier recueil de récits, en collaboration avec l’artiste peintre Pierre Morin de Varennes qui appartient, tout comme moi, aux paysages de la Matanie, mon pays, mes amours.