Un livre lu grâce au site Lecteurs.com et les éditions Belfond que je remercie beaucoup !
Détails :
Auteur : Ariane Bois
Nombre de pages : 252
Editions : Belfond
Genre : Contemporain / témoignage
Résumé :
Lorsqu'elle apprend l'accident qui a coûté la vie à sa mère, une jeune femme voit sa vie exploser. Tout se délite et s'obscurcit dans le ciel de sa mémoire. L'onde de choc atteint ses enfants et son mari. Pour enrayer cette chute libre, il lui faut partir, tenter de se retrouver pour sauver les siens.
Récit d'un crash intime, d'une fugue maternelle sur les traces d'un silence familial, Sans oublier raconte comment, pour devenir mère, il faut d'abord cesser d'être une fille.
Une écriture intense qui réconcilie de façon saisissante la noirceur du deuil et la rage de vivre.
Mon avis :
Je ne connaissais pas l'auteur Ariane Bois avant de lire ce livre. C'est donc le résumé et la couverture qui m'ont donné envie de le lire de prime abord, bien que le thème principal risque d'être délicat...On entre alors dans la vie d'un couple parfait en apparence, chacun son travail, deux enfants, un garçon, une fille, des parents, beaux-parents bref pas une ombre au tableau...Sauf que les apparences vont tomber de manière totalement inattendue et brutale.La narratrice va perdre sa mère dans un accident. Elle va devoir vivre un deuxième deuil puisqu'elle avait aussi perdu son frère quelques années auparavant. Cet événement va la bousculer bien plus qu'on pourrait le penser.Sa mère était son pilier, son repère. La narratrice est pourtant maman elle aussi mais ce lien avec sa mère perdure dans le temps et elle ne savait pas bien comment passer de l'un à l'autre de ses rôles. Ariane Bois pose des mots très justes et sincères sur la relation mère-fille. Devenir mère fait automatiquement disparaître un peu la fille que l'on était car il faut prendre ses responsabilités et transmettre à notre tour. L'auteur a su synthétiser le rôle de parents à travers cette phrase qui m'est restée longtemps après ma lecture : " « J’ai mis longtemps à comprendre que ce que l’on donne aux enfants ne nous revient pas… Il faut accepter qu’ils vivent à leur façon, les aimer assez pour leur permettre de faire leur chemin. Être parent, finalement, c’est mettre au monde un enfant et accepter de l’y laisser, renoncer à ce sentiment de propriété, de droit exclusif. Et y trouver même du plaisir. ».La narratrice gère toute la "première" partie du deuil de façon plutôt exemplaire...elle ne laissera pas les sentiments l'envahir, pas encore !Et puis vient l'après...celui où on ne sait pas comment (ré)agir, où parfois les sentiments sont exacerbés et la remise en question est totale !Ariane Bois a vraiment appuyé sur cette remise en question. La narratrice va aller jusqu'au bout de son mal-être pour renaître et reprendre sa vie de femme et de mère.J'ai trouvé ce livre vraiment touchant. pas larmoyant, touchant et percutant.On entend souvent que pour faire un deuil il faut passer par cinq étapes, le déni, la colère, l'expression, la dépression, l'acceptation...l'auteur a donc évoqué ce deuil en insistant sur certaines de ces phases. Notamment sur celle de l'acceptation... On a deux choix face à la mort d'un être cher : se laisser aller ou avancer / repartir !Ce livre est bien écrit, les phrases sont fluides et les mots sont choisis avec soin. Dès les premières lignes le lecteur est happé et emmené avec cette femme dont on connaît les étapes marquantes de sa vie mais qui laisse son mari sur le bord de la route le temps de se reconstruire. Elle devra aussi affronter cet homme pour qui l'amour restera présent mais qu'elle a du mal à intégrer à son chemin pendant cette période de deuil. Une lecture vraiment profonde, remplie d'humanité et que je n'aurais pas découvert sans le coup de pouce des lecteurs.comJ'ai dans mon immense pile à lire le livre "Le gardien de nos frères" de la même auteur et je l'ai étonnamment fait remonter pour mes prochaines lectures.Petites infos sur l'auteur : Ariane Bois est grand reporter, spécialisée en sujets de société, au sein du groupe Marie-Claire et critique littéraire pour le magazine Avantages. Elle collabore à la revue Service Littéraire. Elle est diplômée de Sciences-Po Paris et de l'université de New-York en journalisme, elle a également écrit une thèse d'histoire sur la résistance juive en France. Son premier roman, Et le jour pour eux sera comme la nuit (Ramsay, 2009 ; J'ai lu, 2010), a reçu un accueil critique unanime, a été traduit, récompensé par le Prix du premier roman de la ville de Dijon, le Prix de Combs-la-Ville et la bourse...Site Belfond