Les humains et les androids se pressent dans les rues bruyantes de la Nouvelle-Pékin. Une peste mortelle ravage la population. Depuis la lune, un peuple sans pitié observe la situation, en attendant de passer à l’attaque… Personne ne sait que le sort de la Terre ne dépend que d’une seule fille… Cinder est un cyborg, une mécanicienne très douée. Citoyenne de seconde classe, elle a un passé mystérieux, et vit avec ses désagréables belle-mère et belles-sœurs. Sa rencontre avec le prince Kai va la précipiter au cœur d’une lutte intergalactique. Partagée entre le devoir et la liberté, la loyauté et la trahison, elle doit découvrir les secrets de son passé, afin de protéger l’avenir de son monde.
Mon avis
J’avais beaucoup entendu parler de cette saga mais j’ai mis un petit moment avant de me décider à acheter le premier tome. Cela faisait d’ailleurs plusieurs mois que ce livre traînait dans ma PAL jusqu’à ce que la possibilité d’une lecture commune avec Méline (alias Bibiliopochiyo) ne me donne la motivation nécessaire pour me lancer enfin. J’aime beaucoup tout ce qui touche aux contes de fées et je suis toujours curieuse de voir ce que peut donner une revisite du genre. Je dois dire que pour le coup, je n’ai pas été déçue !
Cinder, comme vous l’aurez sans doute deviné, est une sorte de remake du fameux classique Cendrillon. Toutefois, l’originalité de cette réécriture réside dans l’univers créé par l’auteur. Imaginez un monde futuriste où les humains, les cyborgs et les androïdes se côtoient. Ajoutez à cela la menace d’un virus mortel qui sévit sur terre depuis une dizaine d’années, sans compter les tensions palpables avec les Lunaires, habitants de la lune. Cinder, une jeune cyborg de 16 ans, est une mécanicienne hors-pair qui vit avec sa famille adoptive à New-Beijing. Sa rencontre avec le prince Kai va être le point de départ d’une série d’événements qui vont la conduire à jouer les cobayes pour le centre de recherche médicale de la ville. Cinder va alors se retrouver, bien malgré elle, impliquée dans une lutte dont dépendra le sort de l’humanité.
On pourrait croire que cette revisite possède un cheminement similaire à l’oeuvre originale mais il n’en est rien et Marissa Meyer a su insuffler à son récit une identité qui lui est propre. Certes, certain éléments font penser à Cendrillon mais c’est fait de manière si subtile que l’on a pas tout à fait la même ligne conductrice. L’auteur a réussi ainsi l’exploit de remodeler le conte à sa sauce tout en restant cohérente et crédible. Le coté science-fiction est par ailleurs très bien exploité et richement décrit. L’intrigue est, quant à elle, bien menée et malgré quelques aspects prévisibles, je ne me suis pas ennuyée. J’ai particulièrement apprécié le fait que la romance ne soit pas entièrement au coeur du récit, sans compter qu’elle est loin d’être niaise et cucul la praline. L’auteur met en avant l’aspect politique de son histoire en mettant en avant l’aspect politique de son histoire en mettant en scène les rapports tendus entre les terriens et les lunaires, être terrifiants capables de manipuler l’esprit humain. L’autre point central du roman concerne la fameuse épidémie qui décime la population et apporte un côté dramatique avec son lot d’émotions à l’histoire.
Les personnages sont bien développés avec des personnalités bien distinctes que l’on apprendra à aimer où à détester tout au long de la lecture. On commence bien évidemment par faire la connaissance de Cinder, qui est loin d’incarner le stéréotype de la jeune fille en détresse. Victime d’un accident mutilant plus jeune, elle ne garde aucun souvenir de sa vie avant ses 11 ans. Devenue cyborg, elle sera rejetée par la société et exploitée par sa belle-mère. Toutefois, Cinder ne manque pas de caractère. Forte, déterminée et ayant du répondant, la jeune fille se révèle être un personnage fort intéressant auquel on s’attache rapidement, même si par moments j’ai eu envie de la secouer face à la manière qu’elle a de se sous-estimer quant à sa condition de cyborg. J’ai également eu un coup de coeur pour Iko, l’androïde que l’on retrouve souvent aux côtés de Cinder. Elle apporte une touche décalée à l’histoire avec ses répartie et sa personnalité aussi joviale que rafraîchissante. Elle m’a d’ailleurs fait sourire à plusieurs reprise. Par contre, j’a été quelque peu déçue par le personnage de Kai, que j’ai trouvé plutôt passif et en retrait. Je m’attendais à davantage d’implication de sa part mais au final, il se contente de suivre le mouvement en se cantonnant à son rôle de prince charmant. J’espère que son personnage connaîtra un approfondissement dans le prochain tome.
Pour ce qui est des méchants de l’histoire, l’auteur ne pouvais pas mieux les représenter. Que ce soit la marâtre ou Levana, la reine des Lunaires, elles sont juste détestables. Ne leur importe que le pouvoir et les apparences sans se soucier des sentiments d’autrui. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et apportent, à leur manière, un plus au récit mais je vous laisse les découvrir par vous-mêmes.
L’auteur possède un style entraînant et une plume fluide et addictive. Elle réinvente de manière intelligente et innovante, un conte qui a bercé mon enfance. Je m’attendais à retrouver le même cheminement que l’histoire de base mais j’ai été agréablement surprise par ce roman.
En bref, Cinder a été une bonne lecture et une très bonne entrée en matière dans l’univers de la saga. Marissa Meyer aborde à la manière d’un conte moderne, des sujets d’actualité comme le rejet social face à la différence et la place de la technologie dans notre quotidien. J’ai été à la fois séduite par l’histoire et par les personnages et il me tarde de lire la suite !