La Faucheuse, tome 1 : Futur parfait – Neal Shusterman

Par Millemircea @1001Lectures

Les commandements du Faucheur :

Tu tueras.

Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.

Tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.

Tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté.

Best-seller aux Etats-Unis, ce premier tome de la trilogie La Faucheuse est déjà en cours d'adaptation par les studios Universal.

J'ai choisi de lire ce livre pour des raisons évidentes : l'unanimité des lecteurs. Ça a bien marché pour moi de suivre les avis même si j'ai pas mal stagné vers le milieu.

Le début est plutôt pas mal. Dans un monde futuriste, on ne peut plus mourir et l'une des seules façons de le faire, c'est de se faire glaner par des faucheurs. Les faucheurs deviennent donc la seule façon de réguler la population pour qu'elle ne devienne pas trop grande. Et justement, Citra et Dorian sont pris sous l'aile d'un faucheur respecté pour qu'ils deviennent eux-mêmes l'instrument de la mort.

Comme je le disais, le début est vachement intéressant. De façon classique, les premières pages présentent le monde et nous expliquent son fonctionnement. On se retrouve ensuite aux côtés de Citra. Je pensais que Citra serait le seul personnage principal mais j'ai été surprise de découvrir quelques pages plus loin, le point de vue de Dorian. Alors que Citra est directe et franche, Rowan réfléchit souvent avant d'agir. J'ai bien aimé Citra mais j'ai eu plus de mal avec Rowan. J'ai toujours des difficultés pour m'attacher aux personnages masculins mais j'ai trouvé Dorian un brin trop manipulateur. J'avoue quand même que c'est Rowan qui change le plus dans ce premier tome et c'est rien que pour lui que je continuerai la trilogie. C'est un peu paradoxal mais c'est comme ça! Citra et Dorian deviennent donc des apprentis faucheurs et apprennent au fil des pages comment glaner et que ressentir quand les faucheurs le font.

Il faut comprendre que les faucheurs sont un peu considérés comme des parias. Ils ont certes le permis de tuer mais ils ne peuvent plus avoir de contact avec leur famille et les autres personnes les voient comme des Dieux à craindre ou à révérer. Devant eux, il n'y a que deux réactions : la fuite ou le marchandage. Et je suis pas sûr que tenir ce rôle pendant des années voire des siècles soit très sain pour l'esprit des faucheurs. C'est le côté un peu triste du livre, j'ai ressenti beaucoup de pitié pour eux qui se retrouvent avec le sort du monde entre les mains.

Et de fil en aiguille, la romance s'installe entre Rowan et Citra. Enfin, elle s'installe un peu parce qu'on passe d'un " je vais tout faire pour gagner " à un " j'ai des sentiments " sans aucune transition et aucun lien logique

Vers le milieu, j'ai un peu décroché car les chapitres suivent le même schéma et se répètent. Ils commencent avec une leçon et se finissent avec une morale. Ce qui m'intéressait le plus au milieu des livres, ce sont les extraits des journaux de faucheurs respectés tels que Dame Curie qui s'interrogent sur leur rôle et si c'est bien ou mal. Mais du coup, le livre tourne autour de ce qu'il faut faire ou pas et de ce qui est bien ou mal. La vision du monde est très manichéenne et qui dit vision manichéenne dit aussi un groupe de mauvais faucheurs (qui sont super cruels) et un groupe de gentils (qui s'efforcent de s'opposer aux mauvais mais sans grand succès). Le monde est très bien construit, très bien fait mais l'histoire se concentre trop sur cette histoire de bien et de mal bien que Citra et Dorian bouscule pas mal de chose et je dirais même qu'ils se balancent entre le bien et le mal.

C'est la fin qui m'a sauvé de l'ennui et qui sauve le bouquin en enchaînant les révélations, l'action et en concluant magistralement tout en laissant planer le doute sur le devenir de certains perso. Je ne dirais pas que la fin appelle une suite mais comme le résumé confirme la suite, je ne dis pas non !

J'ai donc passé pas mal de temps sur le milieu du bouquin mais globalement, j'ai beaucoup aimé certaines idées.